REACTION - Qu’on se le dise, il ne
faut pas craindre la grippe A H1N1. C’est ce qu’affirme haut et fort,
le professeur de médecine Bernard Debré, dans une interview au Journal
du Dimanche.
« Cette grippe n’est pas dangereuse. On s’est rendu compte qu’elle était
peut-être même un peu moins dangereuse que la grippe saisonnière. Alors
maintenant, il faut siffler la fin de la partie ! Tout ce que nous
faisons ne sert qu’à nous faire peur, ajoute-t-il. Oui, cette grippe
fuse très vite. Et après ? Un malade en contamine deux ou trois, contre
un pour une grippe classique. Mais cela reste une grippette, ce n’est
ni Ebola, ni Marburg », souligne le professeur Debré, qui est par
ailleurs député UMP de Paris.
Selon lui, « sans le dire, les pouvoirs publics ont déjà commencé à
réduire la voilure. Les malades, dont on ne vérifie d’ailleurs plus
s’ils ont attrapé le H1N1 ou un simple rhume de cerveau, sont désormais
invités à prendre du paracétamol », relève-t-il.
« Exercice grandeur nature »
Selon lui, les gouvernements « n’avaient pas vraiment d’autre choix que
de suivre », après que l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) a, « de
façon un peu rapide, commencé à gesticuler, avec des communiqués
quotidiens et des conférences de presse à répétition ». Mais il leur
« reproche d’avoir ensuite succombé à une surmédiatisation politique de
cet événement. » « Il y a 800 cas répertoriés en France. C’est une
plaisanterie ! Va-t-on se mettre à comptabiliser les diarrhées ? »,
lance-t-il.
« On aurait dû annoncer clairement la couleur : nous sommes dans le
cadre d’un exercice grandeur nature. Point à la ligne. Il est inutile
d’affoler les populations sauf à vouloir leur marteler, à des fins
politiques, le message suivant : bonnes gens dormez sans crainte, nous
veillons sur vous », déclare-t-il avant de préciser qu’il « n’accuse pas »
la ministre de la Santé Roselyne Bachelot.
Il estime qu’en France « les vaccins ne seront pas prêts avant le 15
novembre » c’est-à-dire « lorsque le premier pic de contamination sera
passé. Quant aux centaines de millions de masques en stock, que va-t-on
en faire ? » interroge-t-il.