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Commentaire de baska

sur Inquiétant racisme en Israël


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baska 26 juillet 2009 14:00

@pigripi miss diversion, je te conseilles de lire ce texte de Gilad Atzom un pacifiste juif :
« La guerre contre la terreur intérieure : fin de l’histoire juive »

La question que je vais aborder aujourd’hui est probablement la chose importante que j’aie jamais eu à dire au sujet de la brutalité israélienne et de l’identité juive contemporaine. Je suppose que j’aurais pu organiser mes idées en un ouvrage exhaustif ou sous la forme d’une analyse universitaire. Mais finalement, je vais faire tout-à-fait le contraire : je vais être aussi succinct et simple que possible...

Au cours des semaines écoulées, nous avons été les témoins d’une campagne génocidaire israélienne à l’encontre de la population civile palestinienne, dans la bande de Gaza. Nous avions déjà été les témoins d’une des armées les plus puissantes au monde écrasant des femmes, des vieillards et des enfants. Nous avons vu, cette fois-ci, un ouragan d’armes non-conventionnelles éclatant au-dessus d’écoles, d’hôpitaux et de camps de réfugiés.

Nous avions déjà vu et entendu parler de crimes de guerre. Mais, cette fois-ci, la transgression israélienne a été catégoriquement différente : elle a bénéficié du soutien de la quasi-totalité de la population juive d’Israël.

La campagne militaire de « Tsahal » à Gaza a bénéficié, en effet, du soutien de 94 % de la population israélienne. 94 % des Israéliens, apparemment, ont approuvé les raids aériens contre des civils. La population israélienne a suivi le carnage sur ses écrans de télévision ; elle a entendu les cris, elle a vu les hôpitaux et les camps de réfugiés en flammes et, pourtant, elle n’a pas été véritablement secouée par tout ce qu’elle a vu. Les Israéliens n’ont pas fait grand-chose pour arrêter leurs dirigeants impitoyables « démocratiquement élus ». En lieu et place, certains d’entre eux ont attrapé leur chaise longue, et ils sont allés s’installer sur les collines dominant la bande de Gaza, afin de suivre, de leurs propres yeux, leur armée en train de transformer Gaza en un colisée hébraïque des temps modernes, débordant de sang. Et aujourd’hui même, alors que la campagne militaire semble terminée et que l’étendue du carnage perpétré à Gaza a été révélée, les Israéliens ne font montre d’aucun signe de remords. Comme si cela ne suffisait encore pas, tout au long de la guerre, les juifs du monde entier ont manifesté leur soutien à leur « Etat réservé aux seuls juifs ».

Un tel soutien populaire à des crimes de guerre caractérisés est absolument sans précédent. Les Etats terroristes tuent, certes, mais ils en conçoivent un minimum de honte. L’URSS de Staline l’a fait, dans quelques goulags au fin fond de la Sibérie, l’Allemagne nazie a exécuté ses victimes dans des forêts profondes et derrière des barrières de fil de fer barbelé. Dans l’Etat juif, foin de ces gants surannés : les Israéliens, ça vous massacre des femmes sans défense, des enfants et des vieux en plein jour, en utilisant des armes non-conventionnelles ciblant des écoles, des hôpitaux et des camps de réfugiés...

Le niveau atteint par cette barbarie collective hurle son attente d’explication. La tâche qui nous attend peut être définie, sans hésitation, comme la quête d’une prise de conscience de la brutalité collective israélienne. Comment a-t-il pu se faire qu’une société (la société israélienne, en l’occurrence) ait pu ainsi s’arranger pour perdre prise sur tout sentiment de compassion et de pitié ?

La Terreur intérieure

Plus que par quoi que ce soit d’autre, les Israéliens et les communautés juives, qui les soutiennent, sont terrorisés par la brutalité qu’ils trouvent au fond d’eux-mêmes. Plus les Israéliens sont brutaux, plus ils ont peur d’eux-mêmes. Cela s’explique, c’est simple : plus vous infligez de souffrance à autrui, plus vous êtes angoissés par la capacité mortifère potentielle que vous générez autour de vous. En gros, l’Israélien projette sur les Palestiniens, les Arabes, les musulmans et les Iraniens l’agressivité qu’il trouve en lui-même. Etant donné qu’il a été démontré, de la manière qu’on sait, que la brutalité israélienne n’a strictement aucune limite et que rien ne peut lui être comparé, en matière de brutalité, l’angoisse des Israéliens n’a d’égale que leur brutalité.

Apparemment, les Israéliens ont peur de constater que les malfrats, c’est eux. Ils sont engagés dans une bataille à mort contre la terreur qui les habite. Mais l’Israélien n’est pas le seul dans ce cas. Le juif de la diaspora qui manifeste son soutien à un pays qui balance du phosphore blanc sur des civils se retrouve coincé exactement dans le même piège destructeur. Etant le partisan exalté d’un crime gigantesque, il est horrifié par l’idée que la cruauté qu’il constate en lui-même puisse, éventuellement, se manifester un jour chez d’autres (chez des non-juifs). Le juif diasporique qui soutient Israël est dévasté par la possibilité imaginaire qu’une intention brutale, similaire à la sienne propre, puisse un jour s’en prendre à lui. Toute la peur juive de l’antisémitisme se résume à cette préoccupation-là. Fondamentalement, la hantise juive de l’antisémitisme est la projection de la brutalité collective tribale sionocentrique à l’encontre de l’Autre.


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