Mr Boisguibert,
- Vous semblez dire qu’il aurait suffi de quelques années pour éponger les pertes dues à l’esclavage et vous abritez derrière l’éternel argument de la non convergence des travaux des historiens et des démographes. Permettez qu’on se penche dessus d’un peu plus pres.
Le tres interessant travail de Reiko Hayashi offre un panorama de ces études sous forme graphique (http://uaps2007.princeton.edu/download.aspx?submissionId=70296 ). On completera ce travail par l’article d’un des spécialistes de la question de la traite négrière pratiquée par l’occident (Lovejoy).
Lovejoy a déterminé que 80% des esclaves sont partis entre 1700 et 1867 avec une accélération tres forte au cours du 18ième siècle (6 millions de personnes) contre 3,5 entre 1801 et 1867.
Au moment ou la traite s’accelere, l’afrique sort donc d’une première phase de diminution de sa population qui semble due à un facteur climatique (voir le commentaire de Reiko). Les 9,5 millions d’individus qui quittent l’afrique entre 1700 et 1867 représentent une ponction tres importante si vous avez de bons yeux, lorsqu’on la confronte à l’augmentation totale de l apopulation du continent, même dans l’hypothèse la moins favorable.
- Les chiffres bruts doivent être complétés cependant. Le prélevement de population a été massivement concentré sur quelques peuples : l’essentiel des esclaves proviennent d’un petit nombre d’ethnies (Yoruba, Igbo, Kongo, Ashan, Cbi, Ibibio)
- Concernant mr Clark, il suffit de lire ses travaux pour se rendre compte que quelque chose cloche à certains endroits. L’idée que l’angleterre avait un avantage cullturel parce que durant de siècles les enfants des classes supérieures ont connu moins de mortalité que ceux des couches inférieures , de sorte qu’au bout d’un certain temps la majorité des anglais auraient été issus du meme groupe social a de quoi faire rire en effet. La confusion entre la transmission de la culture chez l’humain et le transfert des genes est une constante chez quelques esprits dérangés.