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Commentaire de easy

sur Quand Dow Chemical regarde le monde avec le regard de ses actionnaires


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easy easy 29 juillet 2009 23:45

A Rollyboy,

Un procès contre le fabricant de la thalidomide ?
Ca me semble fermé.

Autant il y a intention malveillante dans le cas de ceux qui ajoutent de la mélamine au lait en poudre (Ils savent très bien qu’ils arnaquent même s’ils ne savent pas qu’ils rendent malade ou tuent) autant il me semble difficile de démontrer une intention malveillante dans le cas de la thalidomide. Ainsi que dans le cas de l’agent orange que je connais d’assez près puisque j’ai vécu là où il a été largement répandu et pendant qu’il a été répandu.
 
Tant qu’un labo respecte la législation en vigueur (en 1950 elle n’obligeait pas les firmes allemandes à procéder à des essais tératogènes) elle est dans les clous
Sauf à prouver que quelque part dans cette entreprise quelqu’un savait ses effets désastreux et les dissimulait, un procès me semble perdu d’avance.

De toutes les histoires chimiques ayant viré à la catastrope, AZF incluse, je ne vois comme attaquables que celles où une arnaque est établie ou peut être établie.

Même un pétrolier qui casse et inonde la côte de mazout me semble difficilement attaquable si on n’a rien pour démontrer une négligence, un choix d’enfoiré ou une arnaque délibérée. On arrive bien entendu à faire parfois payer quelques pétroliers responsables (mais non coupables) parce qu’on dispose parfois d’une masse énorme de gens révoltés ou constitués en partie civile ce qui constitue un moyen de pression
(Par exemple boycott des stations d’un pétrolier)


Pour changer cet ordre des choses, il faudrait commencer par installer un concept nouveau qui tiendrait sensiblement en ceci.
Une entreprise qui aurait involontairement nuit à ses consommateurs (actifs ou passifs) devra indemniser -à faible tarif- les victimes de son produit en même temps qu’il lui sera délivré un certificat d’honorabilité ou de déontologie.
Alors qu’actuellement une entreprise doit se retrouver coupable au pénal pour se retrouver coupable au civil et que cela n’arrange pas du tout son image (Elle fait alors tout pour éviter cette situation) il faut inverser la couleur du jugement et offrir aux entreprises qui acceptent d’indemniser alors qu’elles sont elles-mêmes victimes d’un sale coup du sort, un diplôme de bonne conduite, quelque chose qui compense leur dépens

Lorsque les constructeurs automobile battent le rappel de milliers de véhicules, ça leur coûte une fortune. Mais elles le font en considérant à raison que leur initiative leur vaut un label de confiance. 

C’est très dur pour une personne physique ou morale de devoir à la fois perdre en argent et en image. C’est plus facile de payer si on obtient en contrepartie une image valorisée. 


D’une façon plus générale.
Tout ce que nous faisons, dans cette société et depuis un moment déjà, est limite, guerre incluse. Nous ne cessons de jouer avec le feu.
Cependant, les parents, pour diverses raisons, assurent à leurs enfants, que pour ce qui concerne leur sécurité, ils ne lésinent pas, ils assurent grave comme on dit. Genre zéro défaut.
Il y a là, une grosse menterie, Car aussi bien pour eux-mêmes que pour leurs enfants chéris, les parents jouent limite. Il n’y a parfois qu’en terme pécuniaire qu’ils assurent vraiment en constituant une réserve conséquente. Mais pour le reste, y compris pour la santé et la nourriture, ils jouent limite.
Rouler en pleine nuit sur une nationale glissante, croiser une autre voiture aussi aveugle, est limite. Vacciner avec des produits bourrés d’hydroxyde d’aluminium est lilmite. Placer des appareils bourrés d’ondes électromagnétiques dans la maison (dont le GSM et la Wi Fi) est limite. Nourrir sa famille avec des viandes que l’on sait bourrées d’antibios et d’hormones est limite. laisser ses enfants à poil au soleil alors qu’on sait les risques de cancer de la peau est limite. Faire des enfants alors qu’il y a une forte probabilité pour qu’ils ne soient pas très beaux ou carrément laids voire infirmes est limite. La liste pourrait faire cent pages.
Le problème n’est pas tant que nous jouions tous limite, le problème c’est que nous le dénions. Plus dure est alors la déconvenue

Une fois le drame survenu, tu penses bien que les personnes qui ont joué limite (Par exemple en se gavant de somnifères, d’antiémétiques ou de sédatifs alors qu’elles sont enceintes) n’ont aucune intention d’avouer à leur enfant qu’elles n’ont pas assuré. Tu penses bien qu’en toute logique, elles vont renvoyer la responsabilité à celui qui a fabriqué cette drogue qu’elles avaient pourtant accepté d’ingurgiter sans rien contrôler elles-mêmes (ce qui est assez inconscient au fond) Il n’est alors pas étonnant que les demandes en ce sens soient si souvent déboutées.


Lorsque nous grimpons dans un avion qui ne nous demande que 100 balles pour nous transporter à 3000 km, soit nous faisons la check-list nous-mêmes soit nous ne la faisons pas mais alors nous n’avons pas à nous plaindre d’avoir subi une catastrophe car nous le savions (tout en prétendant le contraire bien entendu) qu’à ce prix, tout était hyper limite. Nous ne pouvons pas voler à un prix aussi bas et prétendre avoir « assuré grave ».
Et pourtant, c’est exactement ce que prétendra un mari à son épouse quand il rentrera chez lui un soir en brandissant deux bilets pour la Californie « Regarde, Mapoule, sur ce coup là, un voyage en Californie pour seulement 200 balles, j’ai assuré grave ! »
et l’autre de répondre les yeux mouillés de reconnaissance
« Oh oui mon Tarzan t’as vraiment assuré grave ! »

Bin non, il n’a pas du tout assuré, tout au contraire.


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