@Bernard Dugué
Si aucune analyse ne peut être entièrement objective (on est forcemment influencé par son expérience), je m’efforce néanmoins de présenter les faits le plus neutrement possible.
Ce n’est pas le lieu pour discuter en détail de nos vision respectives de la société, mais en matière économique, je suis plutôt un pragmatique. Et non, je ne vis pas de mon entreprise, mon jugement n’est donc pas biaisé dans ce sens, et mes expériences professionnelles (comme mon environnement proche) sont assez diverses pour ne pas m’influencer outre mesure.
Je pense par contre que vous faites un faux procès à François Bayrou, qu’on ne peut certainement pas taxer d’affairisme ou de vénalité (ou d’encourager la vénalité), de même qu’aux hommes politiques en général. Il est certain que l’une des motivations (ce n’est jamais la seule) du créateur d’une entreprise est de s’enrichir. Si vous considérez que le désir de s’enrichir est néfaste, alors effectivement, vous allez combattre ce système (on retombe sur les théories marxistes).
Mais il faut ausi reconnaitre que la création d’entreprises dynamiques enrichit bien plus que son propriétaire dans notre système socio-économique, que l’on peut qualifier de libéral tempéré. Et que les principales différences entre responsables politiques « modérés » résident dans le degré de contrôle du système. Il y a un consensus assez large dans notre société pour à la fois récompenser l’effort (y compris celui d’entreprendre) et lutter contre les abus du système qui permettent de s’enrichir sans effort (par exemple en ne liant pas la rénumération d’un PDG aux résultats, ou dans l’achat et la revente par morceaux d’entreprises etc...). Sans prendre ici une position politique, je n’ai pas vu dans les propositions de F. Bayrou de rupture avec ce consensus, et sa proposition sur l’ISF tient plutôt du bon sens en réduisant les possibilités d’évasion fiscale par le biais d’exemptions pour les plus riches.