Cher Jean-Paul, je vais tenter de répondre à vos objections, en partie par des données chiffrées accessibles à tous - en quelques minutes de surf.
- LE CONSUMERISME -
Selon la Banque Mondiale, le montant des dépenses de consommation finale des ménages par habitant est de 27 000 dollars aux Etats-Unis contre 14 000 dollars en France. Si le revenu moyen américain est plus élevé (37 000 dollars contre 28 000, soit 1.35 fois plus), son importance est tempérée par un endettement des ménages plus élevé, notamment du fait d’un recours au crédit de consommation plus élevé.
Un Américain consomme donc en moyenne plus, voire beaucoup plus qu’un Français.
(Cela malgré un taux de pauvreté presque double : 12% (EUA) contre 6.5% (FR).)
- LA NEGATION DU SPIRITUEL -
La religion et le lieu de culte ne font pas la spiritualité. Aux Etats-Unis, la quantité et la diversité des religions - ainsi que la relative facilité avec laquelle les Américains en changent, indiquent plutôt la tendance contraire : certains sociologues y voient un vulgaire comportement de consommation. D’où l’expression « supermarché des religions ». En outre, ces mêmes religions fonctionnent parfois comme de véritables entreprises - quand elles ne sont pas de véritables sectes (cf. Jesus Camp). Enfin, assistez à certains offices religieux, et vous en viendrez peut-être à l’expression de « religion spectacle ».
- LA VIOLENCE -
Le taux de criminalité (pour 100 000) est de 5.6 aux EUA contre 1.7 en France, soit un rapport de plus de 3 à 1. La population pénitentiaire représente 0.7% de la population totale aux EUA contre 0.085% en France. Le taux d’homicide (pour 100 000) est de 5.7 contre 1.6. Last but not least, vous savez tout comme moi que le deuxième amendement de la constitution des EUA autorise le port d’armes - ça n’aide pas.
- LES AMBITIONS PERSONNELLES -
Dans cette expression, l’adjectif « personnel » signifie respectif et non pas particulier. Comme vous le soupçonnez, je ne connais pas le rêve particulier de chaque Américain. Mon but était simplement de dénoncer l’individualisme de la société américaine, par opposition à un supposé projet américain.
Je défends mon article en étant bien conscient qu’il est imparfait parce qu’incomplet et biaisé. Comment ne pourrait-il pas l’être ?
Jean-Paul, merci pour votre commentaire.
Romain LEFFERT