Bonjour
Comme je l’évoque dans
le texte, je préfère réfléchir en terme de fonction, plutôt qu’en terme
de structure. La résilience est un mouvement, qui permet à certaines
personnes ayant vécu des traumatismes infantiles, de s’en sortir
cependant d’une façon inespérée (inespérée pour ceux qui pensent que
l’on ne peut échapper au déterminisme psychologique, ou que tout est
joué avant six ans).
Donc, ce processus peut concerner plus ou moins
tout le monde. Chacun a eu des difficultés dans son enfance, des
manques ou des blessures, des deuils, etc. Quand on parle des
résilients on parle de ceux qui ont eu à vivre davantage de blessures
que la moyenne des gens. Et il y a des personnes qui ont grandi dans
des conditions effroyables.
Sur la deuxième partie de votre commentaire, j’hésite un peu. Je ne
pense pas que le bonheur, c’est les autres. Ni qu’on ne peut pas se
mentir à soi-même : si, on se ment facilement à soi-même. Nous sommes
tous tentés de nous renvoyer à nous-mêmes une image flatteuse. Bien sûr
que, si l’on veut vraiment faire du bien à l’autre il convient de se
débarrasser le plus possible de cette tendance. Mais ce n’était pas
vraiment le propos de mon article, puisque, justement, les résilients
altruistes font souvent partie de cette catégorie de personnes qui
savent bien s’oublier pour réfléchir à l’intérêt collectif ou à
l’intérêt d’autrui. Leur problème, souvent ignoré par eux, étant qu’ils
ne savent pas accorder à leur propre personne une attention équivalente
à celle qu’ils accordent à l’autre.
Cependant, je pense qu’effectivement le bonheur passe, aussi, par la rencontre avec l’autre, le respect réciproque, l’échange authentique, le partage, le soutien, etc. Toutes ces valeurs mises à mal par les valeurs individualistes contemporaines qui peuvent être vues comme des encouragements qu’apporte la société à l’égoïsme, lequel n’a pas besoin d’elle pour se développer tout seul... Mais pas chez les personnes dont je parle dans ce texte.