J’ai retrouvé ce qui m’avait échappé. Un des points que je trouve très intéressants chez Alice Miller, c’est la notion de témoin secourable.
Elle explique bien des choses. Je n’en ai pas eu dans la mesure où j’ai
subi des traumas graves dont personne ne m’a protégée, et que par
exemple, par rapport à ce suicide, à peine le corps enlevé, le silence
est retombé. C’est devenu tabou. En face, un repaire de drogués où l’on
dealait, ce qui se comprend tout de même facilement, vu ce que les
enfants avaient subi. Mais, et ça c’est amusant, parce qu’après la vie
nous a séparés, j’ai puisé une grande force dans la profonde tendresse
que mon grand frère avait pour moi, dans sa drôlerie. Un jour, je suis
tombée sur une photo de nous deux, enfants, et l’intensité du regard
que nous échangeons dessus m’a confirmée dans la justesse de ma
mémoire. Je me suis nourrie de cette photo que je regardais dans les
moments où je flanchais.
Autre point que je trouve important au plan thérapeutique. Je trouve
hallucinant d’entendre, et c’est fréquent, en groupe de thérapie, dire
que la souffrance ne se pèse pas. C’est à mes yeux d’une extrême
violence. L’enfant maltraité est seul, et c’est sa personne qui est
attaquée, ni un groupe, ni une communauté. Lui, dans son individualité
sans qu’on lui donne jamais accès à ce qui lui est reproché.
J’ai vécu jusqu’à l’excès de m’occuper des autres, de me faire passer
derrière. Jusqu’au bord de lâcher. Je connais très bien ce que vous
décrivez (le sens unique, l’absence de reconnaissance, ou même de
manifestation de ce que vous pouvez avoir des besoins, que l’autre le
sente et manifeste le prendre en compte). Puis quand le fardeau devient
trop lourd, le besoin de se plaindre se fait sentir, et là , vous avez
droit au couplet sur la plainte "c’est pas bon, ça, c’est de la
mollesse"...et patati et patata. Quand vous n’en pouvez plus et énoncez
que vous trouvez une injustice monumentale à votre situation, le
couperet tombe « la souffrance ne se pèse pas ! » Sauf qu’en ce qui me
concerne, j’ai une infinie compassion pour les enfants de Gaza, et je
n’aurais jamais l’impudeur d’aller comparer ma souffrance à la leur. Je
n’ai pas connu les bombes, ni le phosphore blanc.
Dernier point, j’apprécie beaucoup votre ton, et je trouve la psy nécessaire. Néanmoins quantité de vos confrères me semblent graves. J’ai longuement échangé avec Isabelle Aubry la Présidente française de la branche française de l’association internationale des victimes d’inceste, et il faut bien reconnaître que les anecdotes fusent comme un défoulement au refus d’entendre de prétendus spécialistes, victimologues et autres « vus à la télé » où ils vendaient leur soupe, toute autre que celle bien moins comestible présentée en cabinet.
Il y aussi des emprises très gênantes au plan déontologique par exemple en EMDR, qui évidemment portent tort à la profession. J’ai commencé un master de psy (en pause actuellement) et il faut bien reconnaître que ce qu’on voit en tant que stagiaire pose parfois question.
Voilà : quand mon message ne plante pas, il apparaît comme ça, de temps à autre, seulement sur ce site, dès la prévisualisation. Je recopie sans accent.
J’ai retrouve ce qui m’avait echappe. Un des points que je trouve tres interessants chez Alice Miller, c’est la notion de temoin secourable.
Elle explique bien des choses. Je n’en ai pas eu dans la mesure ou j’ai
subi des traumas graves dont personne ne m’a protegee, et que par
exemple, par rapport a ce suicide, a peine le corps enleve, le silence
est retombe. C’est devenu tabou. En face, un repaire de drogues ou l’on
dealait, ce qui se comprend tout de meme facilement, vu ce que les
enfants avaient subi. Mais, et ca c’est amusant, parce qu’apres la vie
nous a separes, j’ai puise une grande force dans la profonde tendresse
que mon grand frere avait pour moi, dans sa drolerie. Un jour, je suis
tombee sur une photo de nous deux, enfants, et l’intensite du regard
que nous echangeons dessus m’a confirmee dans la justesse de ma
memoire. Je me suis nourrie de cette photo que je regardais dans les
moments ou je flanchais.
Autre point que je trouve important au plan therapeutique. Je trouve
hallucinant d’entendre, et c’est frequent, en groupe de therapie, dire
que la souffrance ne se pese pas. C’est a mes yeux d’une extreme
violence. L’enfant maltraite est seul, et c’est sa personne qui est
attaquee, ni un groupe, ni une communaute. Lui, dans son individualite
sans qu’on lui donne jamais acces a ce qui lui est reproche. Le deces d’un, voire d’eux parents sera toujours different d’une negation de l’enfant par des maltraitances.
Ensuite, par rapport a la plainte : J’ai vecu jusqu’a l’exces de m’occuper des autres, de me faire passer
derriere. Jusqu’au bord de lacher. Je connais tres bien ce que vous
decrivez (le sens unique, l’absence de reconnaissance, ou meme de
manifestation de ce que vous pouvez avoir des besoins, que l’autre le
sente et manifeste le prendre en compte). Puis quand le fardeau devient
trop lourd, le besoin de se plaindre se fait sentir, et la, vous avez
droit au couplet sur la plainte "c’est pas bon, ca, c’est de la
mollesse"...et patati et patata. Quand vous n’en pouvez plus et enoncez
que vous trouvez une injustice monumentale a votre situation, le
couperet tombe « la souffrance ne se pese pas ! » Sauf qu’en ce qui me
concerne, j’ai une infinie compassion pour les enfants de Gaza, et je
n’aurais jamais l’impudeur d’aller comparer ma souffrance a la leur. Je
n’ai pas connu les bombes, ni le phosphore blanc.
Dernier
point, j’apprecie beaucoup votre ton, et je trouve la psy necessaire.
Neanmoins quantite de vos confreres me semblent graves. J’ai
longuement echange avec Isabelle Aubry la Presidente de
la branche francaise de l’association internationale des victimes
d’inceste, et il faut bien reconnaitre que les anecdotes fusent comme
un defoulement au refus d’entendre de pretendus specialistes,
victimologues et autres « vus a la tele » ou ils vendaient leur
soupe, toute autre que celle bien moins comestible presentee en
cabinet.
Il y aussi des emprises tres genantes au plan
deontologique par exemple en EMDR, qui evidemment portent tort a la
profession. J’ai commence un master de psy clinique(en pause actuellement) et
il faut bien reconnaitre que ce qu’on voit en tant que stagiaire pose
parfois question.