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Commentaire de Nicole

sur Des trous dans la résilience : charité bien ordonnée commence par soi-même


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Nicole 14 août 2009 17:47

Bardamu,

Il a écrit qu’il ne fallait pas jeter tous les psys ! ;o)
On a là un auteur qui montre une belle sensibilité, et une maturité évidente. Qui exerce.

Je vous dirais une chose qui m’a marquée ; je crois beaucoup au travail du corps, tout simplement parce que la mémoire est dans le corps.

J’ai été stagiaire au CNRS dans un labo qui étudiait notamment les jeux vidéos comme méthode de soins. Pas de transfert, là. C’était à la Salpétrière, donc très branché neurosciences. Pour accompagner les patients, je tenais à faire l’expérience moi-même, et donc j’ai fait ces jeux où vous êtes face au mur sur lequel est projetée une scène dans laquelle se produisent différentes choses selon le jeu. L’un d’eux m’a marquée au point qu’il y a peu, je me suis fait reprendre, comme j’en parlais ;j’avais dit « la mémoire, je l’ai dans le corps ». Je parlais de la mémoire de la défense, de la réception d’une agression. Le jeu qui m’a marquée, donc, est un jeu où des 4 angles viennent des assiettes que vous devez intercepter en bougeant promptement (vous êtes sur un tapis qui capte vos mouvements, et par ailleurs si vos mains interceptent bien les assiettes, vous gagnez. Ca n’a l’air de rien (c’est en fait assez difficile et stimulant, ça donne envie de réussir), mais ça m’a marquée, plus tard, je me suis rendue compte que je ne me sentais pas agressée par des agressions, je les observais, répondais.

Ce que je veux dire, c’est que je suis contre les médocs, plutôt branchée huiles essentielles. Mais les neurosciences m’ont appris, et par rapport à cette expérience, ce que je savais m’a aidée à mieux m’y impliquer, et l’intégrer.

Cela étant, il y a des jeux où je me sentais très gauche (il y en a de très durs, avec des miroirs, où il faut très vite capter que l’angle a changé, puisqu’il y a interaction constante entre ce qui est projeté et vos réactions) et il y avait un patient dit schizophrène (en fait, il ne me parlait pas du tout), et d’une habileté sidérante. Il prenait plaisir aux jeux, et était vraiment très pertinent dans ses réactions. Tout ça pose question. J’ai appris de la lecture de « Spinoza avait raison » (notamment les travaux d’Agid) -l’émotion est prédée par une réaction physiologique qui donc est première- et du « cerveau des émotions ».

Conclusion : je pense qu’il faut développer la connaissance du psychisme, y compris au plan neurologique, et le travail du corps qui me semble fondamental.

Par ailleurs un psy ne peut être bon qu’à la hauteur du travail qu’il a effectué sur lui, et il y a trop de psy qui n’en font pas. Là aussi, Alice Miller est très juste dans son analyse.


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