La « libération sexuelle » conquise par les femmes est très relative.
En effet, les hommes se la sont appropriée pour développer la pornographie, pour chassser sans scrupule, pour abandonner leurs enfants sans remords et favoriser la division des femmes en distinguant les « femmes libérées » des « femmes coincées » et, maintenant des ’femmes pudiques’.
Si les femmes ont effectivement gagné des libertés, ce ne sont pas celles de se faire sauter par le premier venu.
Ces libertés sont de nature légale (contraception, avortement, droit de la famille, droit du travail, liberté de circulation sans autorisation, liberté d’ouvrir un compte en banque, liberté de transmettre son nom à ses enfants, mixité de toutes les grandes écoles et autres formations, statut des mères célibataires, etc.)
Ces libertés sont de nature psychologique et morale : les « filles mères » ont été remplacées par les « mères célibataires ou les parents isolés, le divorce n’est plus une tare, le concubinage n’est plus sale, mais et surtout, la physiologie de la sexualité féminine est mieux connue et respectée. Le désir, la jouissance, le plaisir sexuels ne sont plus réservés à l’homme.
La femme a aussi le droit d’éprouver du plaisir, de rechercher du plaisir et d’aimmer faire l’amour avec le partenaire de son choix.
Elle a aussi le droit de se masturber comme les hommes si cela lui chante (Ophélie Winters).
Le problème c’est l’articulation de la liberté de la jouissance féminine avec celle de l’homme.
Les hommes ont du mal à l’accepter autrement que selon leurs règles, leur mise en scène et le focus du fonctionnement de leur propre jouissance. Ainsi, l’orgasme féminin est mesuré à l’aune de l’ogasme masculin et le fait qu’une femme peut éprouver énormément de plaisir en la totalité de son corps et pas seulement au niveau de son clitoris, est souvent qualifié de »frigidité« .
L’orgasme, à l’image de l’orgasme masculin, est la plupart du temps l’unité de mesure du plaisir sexuel.
Non seulement la sexualité féminine n’est pas toujours acceptée dans sa richesse et sa complexité, mais elle n’est pas beaucoup explorée par les scientifiques et ce n’est que très récemment qu’une chercheuse à reproduit le clitoris en 3D, mettant en évidence sa taille (7 à 8 cm) et surtout son anatomie interne, avec deux racines qui vont du »bouton« à l’anus et qui expliquent pourquoi on peut penser qu’il y a un orgasme vaginal. En effet, la pénétration stimule les racines du clitoris qui est extrêmement innervé alors que le vagin ne l’est pas.
La libération sexuelle réelle de la femme, c’est la connaissance de son propre corps et de ses mécanismes de jouissance. Ce n’est pas du tout le fait de baiser n’importe où, avec n’importe qui et d’être prête à écarter les cuisses à tout moment comme le prétendent et l’affirment certains hommes que ça arrange bien.
Pour illustrer mes propos, je rappelle que dans les années 70, les femmes partaient à la découverte de leur corps en regardant comment était fait leur sexe avec un miroir. Elles découvraient le fonctionnement de leur clitoris avec une masturbation déculpabilisée.
Les hommes, eux, n’ont jamais eu à découvrir leur pénis et leurs testicules avec un miroir et la masturbation masculine, même réprimée par les morales religieuses, était parfaitement banale et acceptée et même encouragée puisque la littérature érotique et pornographique destinée à la masturbation masculine (même si ce n’est pas dit explicitement) a toujours existé. (photos, dessins, romans, films, objets destinés exclusivement aux mâles)
Pour ce qui est de la polygamie, institutionnalisée en particulier dans l’Islam mais aussi chez les Mormons ou chez les animistes ou polygamie de fait dans toutes les sociétés, elle a toujours existé. La polyandrie est beaucoup plus rare et on l’explique par la nécessité de devoir identifier le géniteur.
Il résulte de la nécessité réelle ou imaginaire, religieuse ou philosophique, sociale ou psychologique, d’identifier le géniteur, qu’un homme qui possède plusieurs épouses, plusieurs maitresses, plusieurs concubines ou plusieurs copines est un séducteur, un don juan, un homme puissant -sens propre et figuré) et qu’une femme qui a plusieurs hommes dans sa vie est une pute, une trainée, une marie couche toi là, une salope et, éventuellement une »cougard woman" (une prédatrice de mecs).
Curieusement, quand il s’agit du marché lucratif de la procréation médicale assistée, l’identification du géniteur n’est plus une nécessité. Les banques de sperme ne révèlent pas l’identié du donneur. Comme quoi, l’hypocrisie règne dans les arguments qui visent à justifier juridiquement, socialement et moralement le nom du père et toute la chaine du pouvoir patriarcal.
Pour ma part, j’estime que tout enfant a le besoin de connaître ses origines et qu’il ne devrait pas y avoir de secret sur l’identité du géniteur, même s’il ne veut pas devenir père.
Pour finir, je dirai que nous sommes actuellement confrontés à un décalage entre les conceptions de la jouissance entre hommes et femmes et que, dans ce domaine, il est sans doute beaucoup plus difficile aux hommes de remettre en question des conceptions et convictions millénaires qu’une partie de la société coninue à encourager.
Les femmes, elles ,n’en ont pas fini de découvrir les potentialités de leur sexualité et beaucoup regrettent de ne pas trouver de partenaires masculins prêts à tenter l’aventure d’un réel échange sexuel respectueux, ludique, égalitaire et généreux.