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Commentaire de arturh

sur Sibel Edmonds : « Nous avons utilisé Ben Laden jusqu'au 11-Septembre »


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arturh 16 août 2009 14:30

Ca se passait en réalité comme ça, en gros :

Un, la résistance des tribus afghanes commence contre l’invasion russe. Evidemment, des groupes américains de pression s’enflamment pour ces « combattants de la Liberté ». Les autorités américaines, en particulier la CIA, sont concentrés sur leur lutte contre le communisme en Amérique du Sud, en particulier au Nicaragua. Il se fichent de l’Afghanistan et de ses résistants armés de vieux fusils Enfield anglais. Ils ne croient pas un instant qu’ils peuvent faire quelque chose contre les Russes.

Le Pakistan, solidarité oblige, doit soutenir les tribus afghanes à sa frontières, mais les Pakistannais sont terrorisées à l’idée que l’URSS, alliée de l’Inde, leur grand ennemi, profite du prétexte pour les envahir.

Les Pakistanais demandent l’aide des USA et un programme de la CIA est mis en place. Ca pose un problème : les USA sont en froid officiel« avec le Président pakistannais Zia parce qu’il a pris le pouvoir (c’est un général) en renversant et en assassinant le Président élu, le père de Benazir Butto. On voit qu’on reste en famille...

A la fin, le programme coûtera un milliard de dollars, la plus grande opération jamais montée par la CIA. La CIA obtient la chose suivante : grâce à leurs contacts en Arabie Saoudite où la résistance afghane est aussi populaire... les Saoudiens s’engageront pendant toute la période à mettre un dollar sur la table chaque fois que la CIA mettra un dollar. On notera que pendant ce temps, les opérations de la CIA en Amérique du Sud finiront en échec complet... Je le cite pour l’anecdote parce que le responsable de l’opération de la CIA en Afghanistan se battra pour empêcher que le compte en Suisse qui permet de financer la résistance afghane serve aussi pour certaines opérations en Amérique du Sud, tant il savait que de ce côté là, ça allait se terminer devant une Commission d’enquête du Congrès... genre Commission du 11 septembre... ce qui s’est passé, avec le scandale North...

Les Pakistannais dès le départ, plus précisémment les services secrets pakistannais, exigent que ce soient eux et uniquement eux qui acheminent armes et financement... Même quand les armes plus sophistiqués seront introduites dans la guerre, les instructeurs de la CIA seront étroitement contrôlés par les services secrets pakistanais.

Ce qui explique d’ailleurs aujourd’hui la situation en Afghnistan où les Américains ont toujours gardé le contact avec l’autre partie de la résistance afghanne, en particulier Massoud, qui résulte dans l’lliance des Américains avec l’Alliance du Nord qu’ils se décident à soutenir à fond pour les aider à chasser les Talibans après le 11 septembre.
Alors que la CIA n’a jamais eu de vrais contact avec la résistance à la frontière avec la Pakistan où se cache Ben Laden. ce qui explique qu’ils sont incapable depuis des années d’avoir la moindre piste de ce côté là.

On peut noter au passage que cette succession d’événements fait que l’idée d’une »victoire« en Afghanistan est complètement étrangère aux USA et surtout à la CIA.

Evidemment, les Américains sont bien placé pour savoir qu’une »victoire« est impossible en Afghanistan. Victoire contre qui ? Les Afghans ? Les Afghans, c’est juste un mot, ça veut rien dire, entre les Tadjiks, les Patchouns, les Azeris... Et même entre les Patchouns. Un des premières choses qu’a appris le type qui dirigeait le programme de la CIA d’aide à la résistance afghane, c’est que les Afghans ont le même mot pour dire »cousin« et »ennemi"... On notera aussi au passage, pour l’anecdote, que le type en charge du programme afghan, évidemment, comme le programme n’intéressait personne au début, était un agent complètement tricard qui avait été mis là parce qu’il était à deux doigts de se faire foutre à la porte de la CIA, et qu’à la place, il avait demandé le poste parce que c’était un placard et qu’il comptait s’y faire oublier...

Tout ça, pour résumer, parce que c’est encore plus foireux que tout ça si on tient compte de tous les détails d’une histoire véritablement ébouriffante... dont on n’a pas fini d’entendre parler...


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