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Commentaire de Halman

sur Des trous dans la résilience : charité bien ordonnée commence par soi-même


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Halman Halman 17 août 2009 11:29

"-rien ne vaut la volonté !
-s’en sortir, c’est toujours s’en sortir « contre » les autres.
Seulement progressivement pourra-t-on s’en rapprocher.
A cette fin, la « haine » n’est pas un sentiment à négliger, car il s’agit bien là d’une rage de vaincre !
-beaucoup ont toujours besoin de se raccrocher à quelque chose -pour vous, un psy moins mauvais que les autres !
Le jour où vous pourrez vous débarrasser de cette canne -cet autre indispensable- assurant votre marche, ce jour là vous serez « guérie ».
-un homme fort est celui qui, ne croyant en rien, peut dès lors croire en tout !... car il n’est pas de monde plus vrai que celui que l’on se crée !« 

Bardamu, c’est la pire des choses à faire !

Dire à un dépressif : secoue toi, sors, ai un peu de volonté est exactement ce qu’il faut dire pour le faire replonger encore plus bas.

Je suis passé par là, dépression, psychiatre, prozac, lexomil, longue maladie, etc.

La seule et unique chose à faire avec un dépressif : lui foutre une paix royale.

Parce que comme le disait Coluche qui répétait les conneries des cons : »le suicide c’est quand on s’en veut à soi« .

Non, c’est parce qu’on en veut AUX AUTRES.

Nous ça va, on sait comment on fonctionne, ce qu’on fait de bien, de mal, etc. Mais c’est la pression permanente des autres qui croient savoir mieux que vous ce que vous êtes qui un jour devient plus qu’insupportable.

Au début oui on se croit nul, raté, incapable de rien réussir. En fait ce sont les autres plein de bons conseils qui vous en persuadent !

Mais avec un tantinet de recul c’est parce qu’on a été trop naïf et trop écouté les autres.

Alors on réalise que certaines choses que l’on a faites ne sont pas si mal que ça et même plutôt de quoi en être fier.

Mais avant d’en arriver là, le cerveau un jour refuse absolument toute entrée extérieure. Il se ferme, un jour comme ça.

Tout ce qu’on aime, on s’en trouve soudain dégouté. On regarde sa blouse et son badge et son se dit »ah bon, c’est mon métier ça, mais qu’est ce que je fais là« .
Les collègues vous parlent mais un reste de lucidité très profond vous dit »mais je la connais celle là, mais de quoi elle me parle ?« 

Et il faut absolument faire un très longue pause, et surtout changer de métier. Surtout ne pas se retrouver dans les conditions qui ont déclenché la dépression.

Cela veut dire entre autre qu’on ne guérit jamais de la dépression, que dès qu’on se retrouve dans les conditions et situations qui l’ont provoquée, elle revient au galop, en quelques minutes, et c’est reparti pour un tour.

L’urgence absolue pour un dépressif : le calme absolu, faire le vide de tout.

Et au bout d’un certain temps seulement, seulement lorsque la personne sait qu’elle le peut (surtout pas lorsque les autres décident pour elle !), reprendre un travail à mi temps thérapeutique pour qu’elle reprenne le rythme, petit à petit, à son rythme, qu’elle retrouve confiance en soi, etc.

Les »c’est une question de volonté" avec les gens en grande souffrance psychique c’est au contraire les assassiner surement, les enfoncer encore plus dans leur refus de revenir à la réalité.

Et c’est à vie que ces discours de gros mâles dominants trop surs d’eux donnent carrément la nausée à en vomir.

Et le gag c’est que justement souvent des gens qui tiennent ces discours de quand on veut on peut, etc, souvent un jours sombrent sans l’accepter dans la dépression.


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