Vous avez bien cerné le problème ! Aux premiers temps de l’Islam, le ramadan durait toute l’année, en fait on ne s’alimentait pas du lever au coucher du soleil, probablement parce que les riches ne souhaitaient pas que les pauvres puissent voir le contenu de leurs gamelles et que parallèlement, les pauvres ne souhaitaient pas que leur indigence soit publique. Tout cela a duré jusqu’aux croisades, époque à laquelle on s’est aperçu qu’un guerrier déshydraté manquait de combativité... Pour des raisons pratiques, le ramadan a alors été réduit à un mois par an. Mais en mettant toujours l’accent sur la nécessité pour le riche de connaître la faim tout comme le pauvre. Il s’agit donc dès le départ d’un nivellement par le bas ( que tous ressentent la faim et la soif ) dans une société bédouine vivant sous la tente, c’est-à-dire en public.
Vos footballeurs ne sont que des combattants modernes.
Pour mémoire, la goinfrerie/gourmandise et l’envie ont longtemps été considérées des péchés capitaux par l’Église. Ceci afin de garantir la paix sociale dans des sociétés où la nourriture pouvait se faire rare. Notons enfin que le Carême est observé dans la période où il n’y avait presque plus à manger, les récoltes précédentes étant presque épuisées et celles à venir encore loin. Il est clair que le carême et le ramadan ont une même fonction de gestion de la pénurie alimentaire. Le côté spirituel n’est donc que l’habillage d’une contrainte technique.