Les « penseurs » du cinéma comme Sydney Lumet, Stanley Kubrick,
Orson welles, Fritz Lang, Robert Aldrich et d’autres n’ont pas trouvé
de succession, sans doute bouffés par les exigences de rentabilité
facile de l’industrie du cinéma, qui a accru ses bénéfices comme elle
perdait toute velleité de subversion.
Le cinéma raconteur de l’humain a été remplacé par une industrie du divertissement.
J’ai une autre hypothèse : vous êtes un vieil aigri. Le cinéma artistique et le cinéma commercial ont toujours coexisté, et la frontière entre les deux est moins nette que vous ne le croyez. Stanley Kubrick, qui était un authentique génie, a commencé sa carrière avec un film de commande, si mes souvenirs sont bons.
De même, Francis Ford Coppola n’aurait jamais réalisé « Apocalypse Now » sans l’immense succès du « Parrain ».
Je voudrais demander aux gens qui ont vu le film : qu’avez-vous appris en le regardant ? (je ne l’ai pas vu).
Mais qu’avez vous appris en regardant la Joconde ?
Il y a des œuvres d’art qui portent un message, et d’autres qui sont purement gratuite. Je ne vois pas au nom de quelle doctrine surrannée on pourrait jeter aux orties la seconde catégorie.
Je trouve que notre époque cherche trop de sens partout. On a plus guère le sens de la beauté, alors on cherche du « message » dans le moindre pétale de rose, du « politique » dans chaque plan de film.
Je ne place pas Tarantino sur un piédestal, mais je trouve que ses contempteurs en ces lieux ont une vision étroite et risible du cinéma, et des conceptions qui sentent le renfermé.
Et des « penseurs » du cinéma, il y en a toujours. Si aucun nom ne vous vient à l’esprit, soit vous êtes inculte, soit vous êtes de mauvaise foi.
Typhon