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Commentaire de Thalcave

sur Le calvaire d'Ilan et l'antisémitisme secondaire


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Thalcave (---.---.61.241) 20 février 2006 18:02

A Scaton l’Africain,

Le sionisme est un nationalisme qui comme beaucoup d’autres est né à la fin du 19e siècle. Il est la conséquence directe de deux événements déterminants : d’une part, la politique antisémite brutalement pogromiste du tsar Alexandre III, célébré à Paris par le pont qui permet de franchir la Seine entre le Grand-Palais et l’Hôtel des Invalides, menée dans un pays arriéré après l’assassinat d’un tsar libéral qui avait notamment aboli le servage ; et d’autre part, l’affaire Dreyfus en France, pays symbole de l’émancipation mais qui, un siècle après la proclamation de droits de l’homme, avait encore besoin de boucs émissaires pour résoudre ses problèmes internes.

Le nationalisme est la prise de conscience d’un besoin de solidarité spécifique pour résister à l’oppression et aux dénis de justice qui se manifestent dans les pays même apparemment les plus évolués. C’est ainsi que se sont constitués les nationalismes Polonais contre l’oppression russe, Hongrois contre l’oppression autrichienne, Grec et Arménien contre l’oppression ottomane, Algérien contre l’oppression française, Croate, Bosniaque, Slovène, Kosovar contre l’oppression serbe, etc. il faut des siècles pour surmonter l’opposition des nationalismes comme l’ont démontré les conflits entre la France et l’Allemagne. Le sionisme a été le recours nationaliste des juifs persécutés par les pogromes en Russie de 1881 à 1939, en URSS après la guerre et en Allemagne nazie dans les années 30. On voit d’ailleurs pas quel autre recours ils auraient pu avoir. Bien en a pris à ceux qui ont choisi cette voie. Les autres n’ont pas survécu à la confiance qu’ils mettaient dans le pays où ils étaient nés.

L’antisionisme est utilisé comme l’antisémitisme, comme les accusations moyenâgeuses de crimes rituels, les procès en sorcellerie pour détourner le ressentiment des masses arriérées et ignorantes vers des responsables imaginaires. C’est un procédé qui fonctionne particulièrement bien auprès de ce que Karl Marx appelait le Lumpenprolétariat mais aussi auprès des classes moyennes comme l’a sinistrement démontré Hitler au début des années 30, en profitant d’une crise économique mondiale qui avait provoqué un chômage sans précédent en Allemagne : les électeurs précédemment socialistes et communistes ont voté démocratiquement en masse pour les hordes nazies, séduits par leurs incantations antisémites qui visaient à la fois les bolcheviks russes et les capitalistes américains.

Les procès en sorcellerie ont pratiquement disparu en France à la fin du XVIIème siècle avec l’avénement des Lumières. Les procès en antisionisme et antisémitisme ont encore cours de nos jours en France comme vous en fournissez la preuve. Il n’est pas limité au Lumpenprolétariat ; il sévit aussi dans des institutions qu’on pouvait espérer à l’abri de ces comportements primitifs comme au Lycée Montaigne en plein 6° arrondissement. Objectivement, c’est un moyen de mesurer le degré de désagrégation sociale et d’échec de l’école qui pourtant consomme le quart du budget de la nation. C’est d’ailleurs ce qui rend ce sujet particulièrement problématique.


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