L’énergie « verte » ou « propre » : chacun pour soi ou service public en
réseau ?
La contribution climat-énergie dite taxe carbone de la commission Rocard
prévue pour réduire la consommation d’énergie et la réduction de gaz à
effet de serre élude la question écologique et la question sociale. Sur
le plan écologique, elle exclue l’électricité . Il est certain que
l’augmentation des prix du charbon, du fuel et du gaz va favoriser la
consommation d’électricité. Mais l’électricité est exclue au motif du
nucléaire soit disant « propre ». Au plan social, elle exclue les
entreprises polluantes mais pas les ménages qui n’ont pas choisi le mode
de production qui impose un mode de consommation. De plus, elle ne va
pas empêcher les riches de surconsommer. Ce sont les les prolétaires qui
vont devoir être vigilants et être « sobre ». Toujours la même rengaine de
l’austérité pour ceux d’en-bas et de gabegie maintenue pour les très
riches. Au plan fiscal, le choix de la neutralité empêche le financement
public de l’énergie verte. Car la question est bien au-dela de la
sobriété énergétique de réduire la production d’énergie « sale » pour
développer celle dite « propre ». Une fois ce choix effectué se pose la
question du mode de production de l’énergie « propre » : privé ou public ?
Marchand ou non marchand ? En micro local ou en réseau national ?
Pour un service public national de l’énergie propre.
L’énergie renouvelable dite « propre » ou « durable » va dans les prochains
mois avoir le vent en poupe plus qu’auparavant si les gouvernements se
mettent à taxer sur les énergies fossiles. Il faut d’abord que la dite
taxe ne frappe pas toutes les énergies mais qu’elle ne vise que les
énergies fossiles. Il faut ensuite que l’on développe les énergies
propres massivement et que la distribution se fasse hors du marché pour
que tous y est accès. Imaginons que chaque ménage soit à égalité
financière par subventionnement, peux-t-on penser sérieusement que
chaque ménage va être en droit de planter une éolienne dans son jardin
! Cet individualisme est tentant. Il est à repousser de même qu’un
localisme de quartier ou de ville. Pour contrer la logique marchande et
privatiste (des transnationales) et pour promouvoir une certaine égalité
d’accès, il n’y a guère que le service public national. Lui seul assure
la péréquation tarifaire pour l’ensemble des usagers du territoire.
Christian Delarue