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Commentaire de Ecométa

sur Moralisons nos élus : permis à point de diriger


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Ecométa Ecométa 1er septembre 2009 13:50

La difficulté, on peut même dire l’extrême difficulté, c’est que ce sont les hommes politiques qui font le jeu politique, comme les règles de ce jeu politique : qu’ils ne sont pas près de se déjuger ou de se tirer une balle dans le pied pour que les choses aillent mieux ! Quel homme, ou femme politique, qui a fait de la politique sa « profession », voterait pour moins de professionnalisme ?

La valeur d’usage, cette valeur économique , mais pas seulement, valeur de jugement également, identifiée par Xénophon au IV et V è siècle avant J.-C. ; cette valeur d’usage de la politique n’est pas tout à fait la même pour un homme politique que pour un individu lambda. Elle est le plus souvent à usage particulier pour l’homme politique, trop attachée à sa petite personne, à ses ambitions personnelles, et pas assez au service de la République. Alors que pour l’individu lambda cette valeur est à usage exclusivement démocratique : elle relève du pouvoir des citoyens dans une République digne de ce nom, et non du « pouvoir » de celui qui a été délégué pour le représenter !

Qu’est-ce réellement que la politique : un moyen de faire ou un moyen de parvenir ? Qu’elle est sa vraie finalité : son ontologie ? Qu’est-ce qu’elle n’est pas : qu’elle ne doit surtout pas être ?

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Peut-on réduire la politique à l’homme politique ?

Bien sûr que non, elle dépasse l’homme politique, et même l’englobe ; l’homme politique est au service de la politique, et non l’inverse... sauf à la détourner !  Ontologiquement et déontologiquement la politique ne doit surtout pas être un moyen de parvenir à des fins exclusivement personnelles !

- La politique comme une science du moyen : science du gouvernement des Etats... manière dont les Etats sont gouvernés !

La politique peut-elle décemment être une véritable science : une science pure et dure ? Une vérité scientifique ? Certainement pas, certes il nous fait avoir quelques certitudes, et les dire, à ce titre elle peut relever d’une certaine connaissance, qui, forcément, sera sujet à caution, ce qui impliquera un débat politique : un questionnement relatif et non absolu impliquant à la fois le comment et le pourquoi, et non le seul comment !

- La politique comme stratégie électorale, généralement dans le seul but de gagner l’élection par tous moyens !

On est dans le politicien pour ce que ce concept a de pire, voir dans le politisme ou la politique pour la politique ; c’est un peu court de vue et une façon certaine de tomber dans le populisme !

- L’Art de gouverner une Nation : ensemble des options prises collectivement ou individuellement par les gouvernants d’un État dans quelque domaine que s’exerce leur autorité (domaine législatif, économique ou social, relations extérieures) : La politique économique de la France

 
Mais dans quel but ? Au bénéfice de l’ensemble, ou de quelques uns, capitaines d’industrie, meneurs d’hommes, de femmes, de système, qui, au dire des croyances de certains, oeuvreraient pour l’ensemble par pure générosité : il faut des riches car ils aident les pauvres ! Assez généralement, l’expérience le prouve : la richesse ne se partage pas mais se garde jalousement

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Concept idéel humain, philosophique humain même, relatif à la bonne marche des affaires publiques dans une démocratie républicaine et qui nous vient de l’antiquité grecque voire romaine.

En réalité, nous n’avons rien inventé, car les notions, celle de politique, celle de démocratie, celle de République, même si elles n’étaient pas parfaites et demandaient à être précisées,  nous viennent de l’Antiquité, et elles  ont mis pratiquement deux millénaires à nous parvenir ! Pour en faire quoi ? De la pseudo politique, de la pseudo démocratie et une pseudo République !  Les notions, celle de politique, de démocratie et de République sont intimement liées, au point que politique et dictature sont incompatibles !

On le voit, selon que l’on se place au plan du « pourquoi » ou du « comment », plus exactement du seul « comment » positiviste (le comment sans le pourquoi) : ces définitions diffèrent ! Selon que l’on se place au plan du « pourquoi », d’une interrogation « philosophie », c’est à dire d’une « ontologie politique »... de la véritable raison d’être de la politique, forcément liée à la « Démocratie », à la notion de « société » ou même de « Nation » ;ou que l’on se place au plan du seul « moyen » mis en oeuvre, en fait, et comme actuellement, d’une « déontologie », qui n’en est pas une, car une déontologie doit forcément être en rapport avec son « ontologie ». Selon cela : il y a plusieurs définitions possible de la politique. Pourtant il ne devrait y en avoir qu’une seule qui vaille réellement : celle qui répond le mieux à l’ontologie de la politique !

Mais voilà, pour cette époque moderne au modernisme, paroxysme de modernité et plus simple modernité, pour cette époque du changement pour le changement, du moyen pour le moyen ; pour cette époque de fuite en avant rationalo économico technoscientiste, sans réel sens, vidée de tout sens commun ; selon qu’elle soit « fin » ou « moyen » définir la politique diverge ! Pourquoi une telle dichotomie ? Pourquoi un tel non sens ? La fin justifie les moyens, ou plus exactement, la fin justifie des moyens, mais pas n’importe lesquels, des moyens en adéquation avec une fin acceptable par tous, démocratie oblige, et non seulement par quelques uns : utilitaristes affairistes   !

L e problème c’est que le moyen », celui de faire, de parvenir à ses « fins », toujours particulières ; le moyen, et surtout sa possession, est devenu le seul « souverain bien » ! Je pense que les difficultés auxquelles nous sommes confrontées sont de nature avant tout fondamentale, de nature cognitive en fait ! Ces difficultés relèvent tout simplement de la perte du sens commun dans une société, et autre véritable non sens, même pure antinomie, dite : « individualiste » ! Comment, dans un monde d’humains, alors qu’ils sont les deux faces d’une seule et même médaille qu’est la « nature humaine » : comment peut-on opposer l’individuel et le collectif comme le privé et le public ! Ce sont là des concepts complémentaires : comment peut-on les opposer sinon par pure bêtise humaine ?

Indépassable, c’est la raison qui fait la logique, qui, elle-même, fait le savoir et la culture de cette société dans laquelle nous vivons ! A raison, logique, savoir et culture paranoïaque et schizophrénique : société forcément paranoïaque et schizophrénique !

Une autre raison que la raison rationaliste, une autre logique que la logique dichotomique, un autre savoir que celui de l’exclusive scientiste (le comment sans le pourquoi) , une autre culture que celle de l’individualisme : tout ceci s’impose ! Que tout ceci soit plus ouvert sur les principes mêmes d démocratie et d’humanité, ou encore ceux de la République qui les rejoignent !

C’est simple : nous sommes malades de notre raison, de notre logique, de notre savoir et de notre culture !


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