Vous n’avez pas eu de chance, Paul. Ma soeur et mon beau-frère forment une famille d’accueil depuis de longues années (5 enfants) et s’il est vrai qu’ils ont parfois affaire à des fonctionnaires tatillons ou à des juges un peu raides, ils soulignent la plupart du temps la qualité d’écoute des services sociaux et des magistrats ainsi que leur volonté de faire du mieux possible pour le bien moral et l’éducation des enfants placés. Mais il existe, c’est vrai,de très grandes disparités entre les départements, certaines affaires ayant démontré de graves carences ici ou là. A cet égard, la personnalité du directeur départemental est particulièrement importante.
Sur le fond de l’affaire ayant justifié cet article, difficile de se faire une idée, tant la réalité est complexe, les intérêts des uns ou des autres divergents, et les attentes des enfants parfois difficiles à cerner. Une chose est sûre, et les magistrats y sont en général très attachés : il importe de limiter au maximum les ruptures sociales et affectives que ne manquent pas d’engendrer les changements de placement ou les allers et retour vers la famille biologique.
Pas facile à gérer, et l’expérience de ma soeur m’a appris à prendre avec des pincettes les informations parfois jetées sans trop de ménagements sur le net. N’oublions pas que la majorité des enfants placés l’ont été pour des faits de mauvais traitements, d’abandon de soins, de violences physiques, de viols ou pour cause d’alcoolisation des parents, toutes causes produisant de réels difficultés psychologiques, et parfois de graves traumatismes...