Vous dites : Pourquoi nos Gouvernements empruntent-ils aujourd’hui ces sempiternelles autoroutes de la facilité consistant à injecter dans nos économies une bonne dose d’inflation qui aboutira nécessairement à une aggravation du chômage ? Mais ont-ils encore le temps et la volonté d’oublier les enseignements manichéens de Keynes ? Auront-ils le courage de la rigueur ?
Quel raccourci que de tout coller sur le dos de Keynes ou même du keynésianisme ! Ce qui s’est produit à l’époque de Bretton woods, car c’est jusque là qu’il convient de remonter, partir de ce jeu de dupes instauré par les Etats-Unis, n’est pas le fait de Keynes, qui, en réalité, n’a pas été écouté comme à l’habitude ! Un Keynes qui proposait bien d’autres choses, notamment de lutter contre la spéculation monétaire en créant une banque de compensation internationale, ainsi qu’une monnaie internationale spécifique pour régler les échanges internationaux, voire pour financer, ou plus exactement pour aider certains pays à se développer et être réellement autonomes économiquement et forcément politiquement, ceci conformément à ce que préconise de nos jours la Charte de l’Organisation des Nations Unies ! Keynes savait pertinemment, il le savait avec la « Livre », qui opérait avant, à la place du dollar, comme monnaie d’échange internationale, et tout les problèmes que cela pouvait poser ; il savait, « économiquement » parlant, sauf à fausser tout jeu réellement économique, qu’aucune monnaie nationale ne pouvait et ne devait être une monnaie internationale !
Traiter l’enseignement de Keynes de « manichéen » est plutôt gonflé ; lui qui a été le seul ingénieur système en économie, lui qui voyait les difficultés d’une approche essentiellement spécialisée, qui monétariste, qui capitaliste, qui productiviste, qui consumériste..., des approches spécialisées spécieuses et fallacieuses ! Un Keynes qui raisonnait l’économie comme un ensemble comme une logique d’ensemble, certes comme un ensemble de spécialités qu’il ne niait certainement pas, mais qui devaient oeuvrer à la fois pour elles mais aussi pour l’ensemble économique constitué, et non contre lui : pas évident et complexe !
Il préconisait une approche globale, par la globalité, par la réalité économique, et pas par la globalisation, surtout pas une globalisation financière à partir d’une monnaie nationale ni même deux ! Sans être un nationaliste, ni un protectionniste, il savait qu’économiquement la Nation, la Nation Société, avec ses règles démocratiques sociétales et sa régulation économique par l’Etat, d’une politique économique nationale, était une protection économique naturelle nécessaire, contrairement au laisser faire et laisser aller du marché comme vous le préconisez !
Qui dit manichéisme, dit, assez généralement « simplisme », et si une chose est on ne peut plus simpliste (offre vs demande), on peu même parler de « sophiste » voire même de « cynisme », c’est bien la loi du marché qui en fait est la loi du plus fort économiquement parlant : du plus fort capitalistiquement parlant ! Comme si le marché ne pouvait pas être manipulé ! Vous dites : ne serait-il pas encore plus décent de laisser les marchés financiers fixer le niveau des taux en fonction de la règle basique de l’offre et de la demande ? Là c’est du simplisme, celui d’un raisonnement par le tiers exclu ! L’économie est quelque chose d’un peu plus complexe, qui ne se limite pas au seul commerce, à la production ou la consommation ; l’économie, dans une Nation, dans un Etat, son domaine d’élection et de prédilection, de préférence, encore que pas seulement, doit satisfaire tout le monde, à maxima pour l’essentiel et non à minima, ou alors ce n’est pas de l’économie ! Ce qui compte actuellement c’est essentiellement une économie du « moyen » du seul « moyen » et non du « besoin », de l’adéquation entre moyen et besoin comme le préconisait Keynes ; une économie du seul moyen donc de la seule offre ; quand à la demande, à la satisfaction du besoin... ce n’est pas le problème : on s’en tape délibérément, même académiquement car tout le savoir économique actuel confine à cela !
Il n’y a plus de « théorie économique » : il n’y a en réalité que des pratiques systémiques qui tirent à elles la couverture économique ! Des pratiques systémiques, qui, quand elles ne se combattent pas s’ignorent les unes les autres. Et vous, vous voulez revenir à la loi de Say, il n’y a rien de plus facile que de manipuler une loi quand vous en avez les moyens, surtout en économie : des lois pseudoscientifiques ! Il n’y a pas de loi en économie : il n’y a que des partis prix qui font objet de lois ; et vous êtres dans un parti pris dépassé, dans ce que l’on peut appeler de la « modernité régressive » : arrêter de voir les chose de votre petit balcon sur la place du « marché » : ouvrez votre esprit, votre horizon économique et votre horizon sociétal !
07/09 10:06 - xa
Désolé, je n’étais pas disponible depuis 3 jours. J’ai l’impression que vous (...)
04/09 08:41 - JL
Ce matin encore, sur France Inter : « en 1929, en les gouvernements n’ont pas réagi à la (...)
03/09 22:17 - Michel Santi
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03/09 19:13 - Paul .ca
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03/09 17:58 - le naif
Bonjour M. Santi Puisque vous aimez creuser, j’aimerai avoir votre avis sur cette (...)
03/09 14:02 - xa
Je m’exprime mal. les taux directeurs de la BCE influence le taux interbancaire en (...)
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