On peut tourner le problème dans tous les sens, si l’objectif est vraiment de désigner le candidat qui a le plus de chances de battre la droite, il est incontournable de prendre en compte les sondages.
Alors oui, on peut toujours s’offusquer contre la « dicature des sondages », arguer que la démocratie ne se résume pas aux sondages, que le seule vote qui vaille c’est celui des urnes (lire les discours de Le Pen sur ce thème, il est très fort). Mais ça ne changera pas les faits : les sondages, quoi qu’on en dise, sont globalement fiables, et consituent un outil indispensable dans l’élaboration de n’importe quelle stratégie politique.
Or que nous disent ces fameux sondages ? Si j’en crois le dernier en date, celui du CSA pour Marianne en date du 8 novembre, on a pour le 1er tour :
Hypothèse avec Ségolène ROYAL Hypothèse avec Dominique STRAUSS KHAN Hypothèse avec Laurent FABIUS
- Arlette Laguiller 3 5 5
- Olivier Besancenot 4 4 6
- Marie-George Buffet 4 4 4
- Candidat du Parti Socialiste 29 22 16
- Jean-Pierre Chevènement 3 4 4
- Dominique Voynet 3 4 4
- François Bayrou 7 6 8
- Nicolas Sarkozy 30 32 34
- Philippe de Villiers 2 3 4
- Jean-Marie Le Pen 15 16 15
TOTAL 100 100 100
Abstention, vote blanc ou nul 30% 31% 33%
On voit déjà que Ségolène est le seul candidat PS qui se détache suffisamment nettement de Le Pen — avec 13 points — pour garantir qu’on ne revivra pas un 21 avril. DSK n’est qu’à 6 points, donc pas à l’abri d’une surprise, et je ne parle même pas de Fabius avec son maigre point d’écart.
Mais pour gagner, c’est surtout au second tour qu’il faut être devant, et là ce même sondage nous donne les scores suivants :
Hypothèse avec Ségolène ROYAL Hypothèse avec Dominique STRAUSS KHAN Hypothèse avec Laurent FABIUS
- Candidat du Parti socialiste 51 46 42
- Nicolas Sarkozy 49 54 58
TOTAL 100 100 100
Abstention, vote blanc ou nul 29% 30% 32%
Et là il n’y a pas non plus photo : le seul candidat PS qui a une vraie chance de battre Sarko, c’est Ségo. Aucun candidat dans l’histoire de la 5e république n’a jamais remonté un handicap de 8 points dans les sondages à 6 mois des élections.
Donc bref, pour conclure, oui, on peut trouver tout un tas de raisons pour faire préférer DSK à un militant PS. Mais la vraie question, au final, ce n’est pas : quel est le candidat idéal pour le PS. La vraie question, c’est quel est le candidat qui peut vraiment gagner, pour qu’au soir du 6 mai la France se couche avec un président socialiste.
Et la réponse à cette question — qu’on le veuille ou non, c’est un fait incontestable — c’est Ségolène.