Ce sujet est loin d’être « débile » comme tu le sous-entends cher Lord Volde. En effet, il recèle en lui et révèle beaucoup des préoccupations et des mentalités de la plupart. La mentalité veut bien souvent mettre l’autre différent dans des petites cases (confortables pour l’esprit). Par contre, comme tu le soulignes ces préoccupations stigmatisent bon nombre de personnes, bien au delà du clash civilisationnel. Par exemple, les gros, les maigres, les grands, les petits et j’en passe, ne sont pas dans cette norme et à partir de là peuvent subir un rejet de certains.
C’est la normalisation de nos sociétés qui est à pointer du doigt dans le cas présent ; cette société occidentale lisse même ce qui fait le sel d’un individu : sa différence. Et à partir de là, il est toujours facile de mettre au ban de la société tous ceux qui ne rentrent pas dans le moule. Religion comprise, parce qu’évidemment, c’est surtout là que ça coince.
Barbouse a pour moi parfaitement illustré à travers cet article l’exemple du français de base (oh que je suis péjorative en disant cela... mais c’est tellement vrai) qui ne réfléchit pas plus loin que le bout de son sandwich calendos pour se dire « tout ce qui n’est pas comme moi est mal ».
Alors après, bien sûr, il y a tout le problème du bouc émissaire. Il est parfaitement évident actuellement et ce, simplement à regarder autour de soi ou à écouter ce qui se dit, que toute la pensée sociale est orientée, manipulée, dirigée vers un seul bouc émissaire : le méchant islamiste qui tel un loup garou moyen-ageux n’est là que pour bouffer les petits nenfants et faire du mal à notre belle civilisation. Là est tout le drame de la pensée uniformisée. C’est tellement facile de faire porter le chapeau de tous les maux sociaux sur l’autre différent. Et qu’on ne me parle pas de victimisation. Il n’en est rien. Dans mon cas, c’est une constatation. Cette constatation est d’ailleurs étayée par le manque de curiosité de ceux qui utilisent cette notion de bouc émissaire : ils sont d’une pauvreté intellectuelle incomparable, d’un manque de curiosité terrible. C’est la méconnaissance de l’autre qui amène des dérives. Le jour où les gens s’intéresseront plus à l’autre, il n’y aura plus ce mode de pensée. Mais là, c’est un rêve bien lointain.