Les députés du NC pour se financer ont voulu faire voter une loi uniquement pour eux. Ils ont tenté une première fois de faire modifier la loi de financement des partis à leur profit, voulant par là obtenir ce que les urnes leur avait refusé : un financement. Ils voulaient circonvenir un principe régalien de non rétroactivité des lois et surtout changer les règles du jeu en cours de route car ils avaient perdu. Il en est ainsi que malgré la présentation de candidats multiples et farfelus (belles-sœurs, cousines et gendres, chauffeurs et secrétaires, voisins et voisines, tontons et tatas, enfin toute une smala pour gonfler le nombre de candidats jusqu’à 89) le Nouveau Centre n’a pas obtenu ni le score suffisant ni le nombre d’élus suffisants pour obtenir les pépètes qu’il lorgnait. Imaginez du peu il fallait que seulement 50 candidats franchissent la barre des 1 %, ce qu’a réussi à faire le Mouvement démocrate dans les conditions difficiles que l’on sait, mais pas le Nouveau centre ce qui détermine sa représentativité sur le territoire français. La République n’avait pas été gentille avec eux. Cette proposition a eu la bonne idée d’être rejetée. Pas de souci. Il existe d’autres moyens de contourner l’obstacle. Ce moyen s’appelle l’outre-mer et plus exactement le parti Fetia Api de la Polynésie française. C’est une bizarrerie de cette loi de financement, pour aider l’outremer qui va autoriser cette aberration. Ce parti ne va recueillir que 1 et quelques pour cent des voix. Mais il va apporter au Nouveau Centre 900 000 euros annuels de financements publics grâce à une association moralement condamnable. Un jackpot inespéré de plus de 900 000 euros donc. Il y a deux critères pour obtenir de l’oseille de l’Etat : premier critère avoir des voix (ce qui donne une première partie de l’enveloppe potentielle) et second critère, avoir des élus . Or ce critère constitue une condition sine qua non pour accéder à la deuxième partie de l’enveloppe, autrement plus intéressante : les partis reçoivent 44 394 euros par député et sénateur ralliés. Le Fetia Api n’a pas d’élu, le Nouveau centre si. Ceci faisait donc que le Nouveau centre et le Fetia Api remplissaient chacun une des deux conditions, mais pas les deux concomitamment donc pas le droit à la totalité de l’enveloppe financière (sauf 1 664,23 misérables euros pour le Fetia Api, pour les 1 021 voix de juin 2007, moins 15 400 voix par rapport à 2002). Ils ont trouvé la pierre philosophale, transformer un accord de papier en or qui roule sous la main : au total, les deux partis vont se partager au moins 900 000 euros dont 30 000 (des miettes dorées à point et sur tranche) pour le microscopique parti polynésien ! Il y a des associations fructueuses. Il me paraît étonnant que cette association postérieure aux élections législatives permette cet avantage indu, mais il paraît que c’est légal (!). Cet avantage financier exorbitant est déjà une entorse, mais on amplifie cette parfaite injustice s’il suffit de s’associer après et non avant, pour en bénéficier autant. Ce parti bénéficie donc d’une double injustice, alors qu’il représente seulement 2,04 % des voix et 23 sièges à l’Assemblée nationale contre 3 pour le MoDem qui réalise lui 7,6 % (un écart siège/voix de 1 à 28 !) il va toucher une galette par manipulation et arrangement entre amis. Une belle honte pour la démocratie. Les urnes ont préféré le Mouvement Démocrate, les lois ont préféré le Nouveau Centre.
Le Monde du mardi 24 avril
Le bâton, c’est un UDF qui est chargé de le manier : Gilles de Robien, seul ministre centriste du quinquennat de Jacques Chirac, a pour mission de convaincre les deux tiers des 29 députés UDF de soutenir M. Sarkozy, en échange d’une clause de non-concurrence de l’UMP dans leur circonscription. L’objectif est « d’assécher » la représentation de l’UDF à l’Assemblée Nationale pour l’empêcher de constituer un groupe hostile.
En contrepartie, le ministre de l’éducation nationale a obtenu pour les futurs députés ralliés, un statut d’autonomie, voire d’indépendance, à l’égard de l’UMP. Dimanche soir, M. de Robien était pourtant loin du compte : seuls cinq députés (Pierre-Christophe Baguet, Christian Blanc, Olivier Jardé et André Santini) et deux sénateurs (Daniel Dubois et Yves Pozzo di Borgo) avaient signé son pacte.
Pour M. Bayrou, il s’agissait au soir de ce premier tout où il a recueilli 18,55 % des voix, de donner l’assurance que les choses n’en resteraient pas là. Accueilli par des « Merci François ! », il s’est bien gardé de donner des consignes de vote.
« Nous allons réfléchir à la meilleure façon non seulement de nous faire entendre, mais de nous faire respecter », annonçait de son côté le député Jean-Christophe Lagarde (Seine-Saint-Denis), pour qui « il n’est pas question de céder aux intimidations de qui que ce soit ».
Le Monde du 25 avril
« La menace du fort au faible existe, mais la dissuasion, elle, est du faible au fort » aime répéter Hervé Morin, le président du Groupe UDF de l’Assemblée Nationale.
Il y a, là [lundi matin au siège de l’UDF], Marielle de Sarnèze, la directrice de campagne, Jacqueline Gourault, Michel Mercier, Hervé Morin, Jean-Christophe Lagarde, Nicolas Perruchot, Rudy Salles, Jean-Marie Cavada…
Le Monde du 26 avril
« Ce n’est pas le moment de faiblir ni de mollir. Si on décevait ces 7 millions d’électeurs qui se sont rassemblés derrière François Bayrou, ce serait catastrophique. » Maurice Leroy
Libération du 24 avril
Au siège de l’UMP, l’opération de débauchage a été préparée de longue date par une équipe chargée d’étudier la nouvelle carte électorale pour repérer les points faibles des élus UDF. Il s’agit maintenant, comme le confie un cadre de l’UMP, « de faire céder les digues » autour de Bayrou.
« Nous voulons faire émerger une troisième force politique et capitaliser sur notre score du premier tour » indique le député Nicolas Perruchot.
Libération du 25 avril
Les parlementaires UDF réunis hier étaient unanimes à juger « trop tardifs » ou « non avenus » les appels du pied de Ségolène Royal. Ils n’ont pas davantage goûté les tentatives de l’UMP de les circonvenir. […] Nicolas Sarkozy a réagi au quart de tour en laissant filtrer son intention de créer, lui aussi, « un nouveau parti centriste ». Soit en phagocytant l’UDF si suffisamment d’élus centristes retournent leur veste, soit en créant une structure inféodée à l’UMP pour héberger les UDF ralliés.
Le Figaro 24 avril
Dans cette perspective [législatives], les députés UDF font l’objet de multiples rappels à l’ordre. Ils « devront choisir : ou ils nous rejoignent, et nous ne les considèrerons pas comme des adversaires aux législatives, même s’ils ont été des concurrents au premier tour de la présidentielle. Ou ils refusent la main que nous leur tendons depuis des mois, et nous en tirerons aussi les conséquences », a prévenu Jean-Claude Gaudin, vice-président de l’UMP. Un message que beaucoup d’élus centristes, inquiets pour leur réélection, devraient entendre cinq sur cinq.
Jean-Pierre Raffarin, dont son entourage précise qu’il « travaille en étroite collaboration avec Gilles de Robien », s’est porté volontaire pour piloter les manœuvres d’approche des UDF avec le ministre de l’Education. Mais tous les sarkozystes susceptibles de se muer en « agents traitants » d’éventuels transfuges centristes ont été réquisitionnés. Qu’ils soient parlementaires ou non.
Le Figaro du 25 avril
Député du Calvados, Rodolphe Thomas penchait clairement pour un soutien à Nicolas Sarkozy..
« On peut être indépendant et passer des alliances à condition qu’elles ne soient pas systématiques » soulignait Jean Dionis du Séjour, député du Lot-et-Garonne. Dans le même temps, cet élu, que l’UMP présente comme un de ceux qui devraient les rejoindre, redisait sa fidélité à François Bayrou avec lequel il a fait « campagne de A à Z » ,« on est sur un long chemin. Le centre indépendant est appelé à gouverner », observait-il.
Maurice Leroy affirmait qu’il ne craignait pas les représailles électorales de l’UMP : « Des candidats contre nous, nous en avons toujours eu. J’en aurais dans ma circonscription, ils sont les bienvenus. Le goudron et les plumes sont prêts. »
Le Figaro 26 avril
« Ce [annonce du vote pour Sarkozy] qui ne nous empêche pas de rester à l’UDF et de soutenir Bayrou » souligne Charles de Courson […] Jean Dionis du Séjour […] votera pour Sarkozy au second tour mais se sent « bien dans ses baskets ». « Il y a une maison centriste et j’y reste », explique-t-il.
Le Figaro 27 avril
Tous [la quinzaine de députés ayant appelé à voter pour Sarkozy], cependant, ont exprimé leur fidélité à leur président [François Bayrou] et leur soutien au futur Parti Démocrate.
Le Figaro 28 avril
Nombre de ces députés ont expliqué leur choix dans leur blog ou sur leur site. Certains, dont François Sauvadet, ont pris soin de souligner qu’en dépit de leur vote pour Sarkozy le 6 mai, ils resteraient « libres et rejoindraient par la suite, le Parti démocrate » que Bayrou souhaite créer.
Nicolas Sarkozy devrait écrire une lettre à tous les députés centristes afin d’inscrire noir sur blanc son engagement de ne pas présenter de candidat UMP contre les députés UDF sortant aux législatives de juin prochain. Si tant est, bien sûr, qu’ils le soutiennent.
04/12 14:29 - leon
Je connais très bien le centre et l’alliance centriste, ils n’ont aucun projet si (...)
09/09 08:59 - LOKERINO
bon , c’est pas bientôt fini les « centristes » de se chamailler !! une vrai cour de (...)
08/09 23:02 - franck2010
Vincent Perrier-Trudov une gauche anti-européenne !!!! Les dégats du militantisme sur votre (...)
08/09 22:59 - franck2010
Voltaire commence ou termine toujours une intervention par un « Je vous suggère, avant de (...)
08/09 22:37 - MarcoH
Morin, pour moi c’est surtout l’homme qui a viré dans des conditions parfaitement (...)
08/09 20:01 - Yohan
Ce Vil-Morin là aurait pu éditer des catalogues, devenir prêtre s’il s’était appelé (...)
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