• AgoraVox sur Twitter
  • RSS
  • Agoravox TV
  • Agoravox Mobile


Commentaire de Milan

sur Des profs aux 35 heures, c'est royal !


Voir l'intégralité des commentaires de cet article

Milan (---.---.59.232) 15 novembre 2006 22:56

Bonsoir,

J’ai peu de temps pour répôndre entre deux paquests de copies, eh oui....

Je ne parlais pas seulement des concours de fin de première année de médecine mais de l’internat, des spécialisations, etc. Quelle profession n’a pas de hiérarchie ?

J’ai réussi mon Capes à la troisième tentative et ai été vacataire. Je ne regrette rien. La préparation au concours n’a rien à voir avec le fait de passer une licence. Je ne me considère pas par ailleurs comme l’égal d’un normalien agrégé en terme de culture. Ne revendiquons pas ce qui ne s’acquiert qu’aux prix d’efforts que nous ne sommes pas prêts à accomplir.

Les concours sont certes difficiles et ardus mais ils apportent au moins la certitude de la culture et du sens de l’effort. Centrale, HEC ce n’est pas la même chose qu’une simple école et une ESCAE demande des connaissances supérieures à celle d’un BTS. J’ai la faiblesse de croire que mon niveau en littérature n’a rien de comparable avec celui du jeune licencié qui enseigne chez Acadomia. Quant aux contractuels, n’ont-ils pas à leur disposition des concours internes ? Celui qui vous parle en a bien passé un. J’ajoute que les concours sont la carte de visite et les relations des gens qui n’en ont pas. Bien des fils et filles d’ouvriers ou d’employés ont trouvé ainsi place dans l’ascenseur social.

Reste que l’on peut se poser deux questions :

- Faut-il un spécialiste d’une matière pour enseigner ? Je puis vous certifier qu’en seconde, par fois, une bonne mère de famille ou un animateur de rue qui aurait lu deux ou trois livres feraient peut-être bien mieux que moi, face à des semi-illettrés réfractaires à tout effort.

- Le concours suffit-il pour enseigner ?

A cette deuxième question je réponds non, bien sûr que non. Mais l’absence de concours n’est pas pour autant un gage de réussite. Il est vrai que l’on pourrait mieux nous former à gérer des situations difficiles ou délicates. Mais apprend-t-on cela ? Souvenez-vopus du Corne d’Auroch de Brassens (avez-vous connu..) qui « sur les femmes nues des musées faisat le brouillon de ses baisers. » La pédagogie cela s’apprend sur le tas !

En ce qui concerne le déphasage des professeurs, dû à la distance phénoménale entre les masses de connaissances qu’il faut pour entrer dans ce métier et la réalité du terrain, je ne sais trop que dire. Je crois simplement qu’il faut se méfier. Croyez bien que les enfants de Ségolène Royal n’ont pas été formés par des enseignants recrutés au terme d’une simple license, ni qu’on ait refusé à ces mêmes enseignants le temps de se cultiver en leur demandant un travail d’abattage trente-cinq heures durant...

Le concours c’est la dernière chose qui maintient un peu d’homogénéïté culturelle entre les enseignants. Savoir qu’un professeur de Sarcelle a les mêmes connaissances que celui d’Henri IV, cela me rassure...

Bonne chance si vous passez des concours. On finit toujours par réussir !

Il me semble par ailleurs, que le principal problème ne vient pas de l’inadaptation des profs. Dans la plupart des pays d’Europe l’enseignement de masse (public) a pour mission d’épanouir les élèves et de les insérer socialement et il a existe un autre enseignement qui a pour mission de diffuser un savoir approfondi or la France est le seul pays qui prétend massifier en imposant les mêmes objectifs à tous. Quand un pauvre gamin entre ni ou conjuguer l’imparfait ( cela est extrèmement fréquent) et se retrouve à devoir suivre trente heures de cours par semaine, apprendre à disserter, etc. Et que ses parents se sont mis en tête qu’il doit aller en S... Croyez-vous que les enseignants aient beaucoup de possibilités pour lui éviter l’échec et que le problème soit vraiment pédagogique ? Allez .Vaste question...

Bonne nuit !


Voir ce commentaire dans son contexte





Palmarès