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Commentaire de buteo

sur Une apologie de l'expérimentation animale


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buteo (---.---.116.80) 16 novembre 2006 02:08

Je suis d’accord avec pas mal de choses qui ont été dites, par Budy notamment, alors je vais juste faire quelques petites réflexions (sans doute pas capitales) au sujet de la subjectivité des images, des mots outranciers des militants, et des euphémismes scientifiques.

Rendre un animal accro à la nicotine, au cannabis, à la cocaïne, à l’alcool ou à la nourriture, le sevrer brutalement puis l’exposer à des stimulis pour provoquer sa rechute, ça ne relève pas de la vivisection : on ne coupe pas dans l’animal vivant so...le terme est inapproprié. Mais par contre, lorsqu’un traitement semblable est infligé à des humains, il me semble bien qu’on le qualifie de torture. J’ai vu que vous n’appréciez pas le terme non plus. Mais est-il faux ? Vous le refusez car, pour vous, tortionnaire signifie « qui est cruel pour être cruel », mais la torture a été, et est encore hélas utilisée aussi, dans certains contextes, pour obtenir des informations susceptibles de sauver des vies...(un genre de mal nécessaire...)

Bref, les scientifiques ne font pas que vivisecter les animaux dans les laboratoires, soit. Ils ne se voient pas comme des tortionnaires non plus. Et si on les écoute, c’est à peine s’ils « expérimentent sur » les animaux, non : ils travaillent « avec » eux !!!

Quant à la douleur, à l’anxiété, aux troubles et aux divers dommages provoqués par les expériences ou les manipulations de toutes sortes, cela devient des « contraintes légères, moyennes ou sévères » . Euphémismes, expressions désincarnées, qui insensibilisent ceux qui travaillent dans les laboratoires et rendent anodines pour le public les expériences qu’ils pratiquent !

(pour en finir avec le choix des termes, je me permets de vous faire remarquer que les animaux que l’on mène à l’abattoir n’y sont pas « euthanasiés » comme vous l’avez écrit en répondant à un commentaire)

C’est sûr qu’on ne peut pas accuser les scientifiques d’abuser du pathos, du moins tant qu’il s’agit d’animaux. (parce que les déclarations sur les dangers gravissimes que certains activistes, en harcelant les labos feraient courir à des humains malades - et tout particulièrement aux enfants - ne manquent pas.)

L’image du singe et du chat portant une canule au-nom-odieux.

Telle image est plus frappante pour les gens peu disponibles ou assez peu disposés à se pencher sur le sort des animaux exploités. Une autre photo représentant une expérience plus douloureuse, plus éprouvante, aura moins d’effet, soit parce que « ça ne s’y voit pas », soit parce que l’animal qui les subit est un rongeur et pas un chat , ni un primate, alors... ! Si l’image de l’animal qui porte une canule n’est pas représentatif de l’ensemble des animaux détenus dans les laboratoires, elle est symbolique de l’animal-objet, de l’animal nié en tant qu’individu sensible. C’est peut-être pourquoi elle est souvent utilisée.

- Débat ?

Vous aimeriez qu’il soit possible de débattre entre défenseurs des droits des animaux (si tant est qu’ils soient modérés et qu’il aient des arguments concrets à développer) et scientifiques, sur la fiabilité de l’expérimentation animale ? Pour faire avancer les choses... !

Mais dans quel but ? Pour faire avancer quoi ? La fiabilité de l’expérimentation animale est peut-être une question passionnante pour les scientifiques, mais elle est sans rapport avec la question de la non-légitimité de l’expérimentation animale, pour les personnes qui considèrent que les intérêts humains ne priment pas sur les intérêts des animaux. Les militants ne luttent pas pour une expérimentation animale fiable, mais pour l’abolition de cette expérimentation. Quand bien même cette abolition ne serait pas dans l’intérêt des humains.


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