Article interessant, même si je ne suis pas d’accord sur tout.
Vous remarquez très justement le caractère anti democratique de l’accumulation de capital donnant de plus en plus de pouvoir à de moins en moins de capitaliste. L’accumulation du capital pousse aussi à sa concentration, et donc à l’augmentation de son poids et de son influence directe sur la politique. Des interprétations telles que le capitalisme monopoliste d’état sont interessantes à ce sujet.
Votre référence avec le fascisme est particulièrement bien trouvé puisque le fascisme est bien le stade suprème de la concentration du capital et de l’exploitation de l’Homme par l’homme.
En revanche, je ne comprend ni ne souscrit à votre réfutation de l’explication de la baisse tendancielle du taux de profit (cf le lien que vous mettez) qui est pour moi un sophisme.
En effet elle repose sur le postulat que le taux de profit est identique partout quelque soit les branches et les entreprises, ce qui est alors contradictoire avec le fait que la composition du capital puisse varier.
Or rien n’exige que ce taux de profit soit idendtique partout d’une part, ni que le taux d’exploitation soit partout le même, quelque soit la branche, mais juste au sein d’une même branche... Votre réfutation ne tient pas. Elle n’est que la réfutation de l’évidence que la profitabilité de secteurs économiques différents est différente.
je rappelle donc cette théorie qui est bien une explication d’une part de la crise, d’autre part des politiques actuelles (baisse de la part de rémunération du travail au profit du capital par remises en cause des acquis sociaux, refonte des impots (taxe carbone vs taxe professionnelle), ouverture de nouveau marché (la poste, école, routes, fer,santé....) :
K la composition du capital= Capital fixe + Capital Variable / Variable =C+V/V
Le capital variable étant composé des salaire, le fixe des machines, technologie etc.
Pl= plue value extraite du travail et E le taux d’exploitation = PL /V
le taux de profit P = pl/ (C+V)
d’ou on tire que
P = E/K
On voit donc que si Pl/V, ie la rentabilité du travail, augmente , alors le taux de profit augmente.
Cependant, si sur une courte période en conférant un avantage concurencielle, l’augmentation de C permettant une diminution plus importante de V, permet de profiter d’une plue value augmentée, cette augmentation conduit à augmenter K et donc à diminuer le taux de profit.
Pour maintenir le taux de profit (ie la rentabilité du capital), il faut donc augmenter l’exploitation ce qui ne peut se faire indéfiniement sans révolution de mode de production. (une bonne illustration de cette exemple est l’industrie automobile : dans un premier temps automatisation pour améliorer la qualité, la réactivité, concomittante à une augmentation de la productivité des salariés pour atteindre un optimum de productivité des usines, avec maintenant le retour à des modèles simples avec forte utilisation de main d’oeuvre comme les dacia, tout aussi profitables que les modèles complexes, car à E égal, K est bien moins important....).
Voir cette explication plus détaillée ici : http://www.dialogus2.org/MAR/surlabaissetendancielle.html
bref ; la financiairisation de l’économie, sa mondialisation permettent certe de contrecarrer la baisse tendancielle du taux de profit, mais au profit d’une augmentation de l’instabilité : de fait l’augmentation des capitaux à investir demande à augmenter les remèdes à cette baisse, et pousse à monter des mécanismes complexes (subprimes etc.) d’une part, et pousse aussi à la spéculation (en l’absence de solution).
Il serait interessant d’avoir l’avis d’un économiste, à travers une analyse marxiste, sur la crise. On verrait je pense de manière limpide une explication de cette crise