Quelques extraits du récit d’un journaliste qui s’est rendu en Iran :
...je n’imaginais nullement à ce que j’allais découvrir : une réalité en tout point différente de l’image que les médias du Grand Occident nous délivrent...
...A la lecture des journaux je m’étais imaginé des femmes strictement couvertes, ne laissant voir aucune mèche de cheveux. J’avais lu, dans les articles de Delphine Minoui, la correspondante du Figaro à Téhéran, qu’une police des mœurs veillait au grain et pourchassait les femmes « mal voilées » et les couples d’amoureux. Mais où donc est cette police ? Les femmes « mal voilées », maquillées, laissant voir une très grande partie de leur chevelure a peine dissimulée sous un élégant châle, sont légion, les couples de jeunes sont nombreux eux aussi et à Darband, au bord d’un ruisseau qui dévale des monts Alborz, tout semble organisé pour la drague et la séduction… Je fais part de mon étonnement à mon chauffeur qui sourit et me précise que cette police n’est plus active depuis plusieurs années… De cela, la miss Minoui a oublié de nous avertir !...
...Les looks les plus improbables se rencontrent dans la jeunesse : techtoniques, punks (ont des « iroquois »), etc. Je vois même un rocker avec une « banane ». Au restaurant, le soir, je constate que les deux tiers des tables sont occupées par des femmes sortant « entre copines », elles rient, se prennent en photo avec leurs portables. Est-ce ainsi que se manifeste l’oppression des femmes par les Mollah ?...
...Il faut dire que les manifestants, majoritairement des jeunes, ne sont pas très nombreux non plus. Je les estime à cent cinquante, au maximum à deux cents… C’est moins que rien quand on sait que douze millions d’habitants vivent dans l’agglomération. Je comprends alors pourquoi tous les reportages télévisés sont faits en plans très serrés...
...La dite autoroute passe à quelques dizaines de mètres de la centrale nucléaire de Natanz. Celle-ci, défendue par des canons anti-aériens et protégée par un merlon de terre, est bien visible de la route et je m’étonne dans ces conditions que Wikipedia, source d’information habituellement fiable et abondamment reprise, puisse évoquer une « installation nucléaire secrète »… Je note qu’il n’est même pas interdit de s’arrêter sur le parking qui en face de la centrale ni de prendre des photos. Question de base secrète on a décidément connu mieux !...
L’article est disponible dans son intégralité ici : http://www.geostrategie.com/1980/journal-d’un-sejour-en-iran