@ Shawford > Intéressant.
Rappelons que cet article présent en tribune libre se veut un aperçu - ce n’est pas un traité. Le conspirationnisme étant un concept récent guère définit, ma petite tentative en ce sens est évidement critiquable. Mais la vérité comme l’expérience naît des erreurs. Par contre critiquer sans faire avancer le schmiblick est inutile.
L’un des grands apports d’Hegel à, non seulement la philosophie, mais la pensée en général est sa méthode dialectique formée sur thèse, antithèse et synthèse. Une méthode appliquant l’idée que le mouvement dialectique est basé sur la confrontation entre les contraires. Selon cette méthode, aujourd’hui généralement utilisée, on ne peut dire que le capitalisme est uniquement mauvais. Cette idée va à l’encontre de la recherche de la vérité. Donc, puisque une de mes phrases vous a choqué au point de la citer deux fois, un coup d’œil sur le monde suffit à voir les grands défauts du capitalisme mais on ne peut cependant l’accuser de tout les maux. Katrina ou votre tartine de confiture renversée, ce n’est pas le fait du capitalisme.
Quand Laborit explique que les hiérarchies sociales ont des origines neurobiologique, n’est-ce pas là la meilleure explication scientifique donnée au concept de « lutte des classes » trouvé par Marx ? Évidemment, par là-même l’idée qu’une société juste puisse se fonder par l’abolition de la propriété est décribilisé - le problème devenant interne à l’Homme. La vision du monde de Marx offrait un espoir, un mince espoir. La vision du monde de Laborit est presque tragique et c’est pour cela qu’un de ses ouvrages porte le titre d’« éloge de la fuite ».
Parmi les cinq comportement de base définit par Laborit - consommation, gratification, lutte, fuite et inhibition - , trois répondent à une punition et dans ce cas pour Laborit la meilleure réponse est la fuite. Quatrième de couverture d’éloge de la fuite : « Se révolter, c’est courir à sa perte, car la révolte, si elle se réalise en groupe, retrouve aussitôt une échelle hiérarchique de soumission à l’intérieur du groupe, et la révolte, seule, aboutit rapidement à la soumission du révolté... Il ne reste plus que la fuite. »
La pensée de Laborit est humaniste - il suffit de voir le nombre de page consacré aux thèmes « amour » et « travail » dans son ouvrage - mais c’est aussi un scientifique et un réaliste. A ce titre, « La nouvelle grille » est véritablement un complément indispensable à « éloge de la fuite ». Pour Laborit, une bonne société ne peut se fonder que lorsque les individus ont tous connaissances des moteurs cachés, instinctif ou inconscient, de leurs comportements.
L’un de ces comportements, c’est la peur de l’inconnu. La nature humaine déteste l’inconnu et l’imaginaire entre souvent en action quand la raison abdique. Ainsi naissent les étiquettes. S’il vous en avez tant besoin, collez-moi juste celle de « sceptique ».