Bonsoir Sébastien
Vous associez des données
quantitatives au mot suppression, et cela éveille tout naturellement chez le
lecteur un sentiment d’abandon, de perte, et renforce son côté conservateur. On
prend toujours moins de risque à conserver ce que l’on a qu’a aller vers l’autre,
l’inconnu, le nouveau.
Mais, cette suppression n’a-t-elle
pas donné lieu à une réorganisation, qui, après une nécessaire période d’adaptation
(proportionnelle à la taille des organisations), conduit vers plus d’efficacité ?
Il serait bon de répondre à cette question pour comparer l’ancien modèle avec
le nouveau puis en tirer les conséquences qui s’imposent. Je pose une vraie
question.
Je crois que vous commettez (que
nous commettons tous) la même erreur que ceux que vous accusez, à savoir
succomber à la dictature quantitative. Mais un nombre, un indicateur, ne
signifie rien sans analyse systémique. Si, comme vous le dites, la perte sèche vis-à-vis
de l’Europe est de 10 milliards (à prouver), ne peut-on pas imaginer que les
pays de l’Est utilisent cette manne pour se développer et faire fonctionner par
la suite notre économie ? Auquel cas, ce sera un investissement profitable,
pas une perte.
Comme vous je n’aime pas cette
Europe là. Mais pour d’autres raisons. Je ne lui reproche pas d’exister, ni de
tenter de se poser en puissance supérieure aux Etats nationaux. Je lui reproche
de ne pas être démocratique, de ne pas être soumise au suffrage universel dans
toutes ses institutions.
Le modèle de l’Etat tout puissant
comme de l’Etat faible peuvent tous deux fonctionner. Un Etat tout puissant
avec à sa tête une personne compétente, qui cherche à améliorer le sort de ses
concitoyens, au-delà de tout intérêt privé. Aujourd’hui, on en est très loin. Un
Etat faible et un marché libre et tout puissant lorsque la fortune des
personnes physiques est limitée afin de ne pas fausser ledit marché, permettre une véritable concurrence et offrir
à chacun le minimum pour vivre une vie décente et humaine. A mon avis, ce
serait même le meilleur modèle.
Malheureusement, ce qu’on nous
propose, c’est effectivement un Etat qui faiblit avec un marché aux mains des
copains et coquins.
Enfin, dans tout ce que vous
énoncez, ce qui m’inquiète, c’est qui aura du travail, quand et sous quelles
conditions ?
Bonne soirée.