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Commentaire de Tristan Valmour

sur Faut-il plaindre Roman Polanski ?


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Tristan Valmour 1er octobre 2009 13:42

Monsieur Bilger, vous m’étonnez.

 

  1. L’affaire n’est pas complexe, elle est très simple. Un homme a eu une relation sexuelle avec une mineure non consentante. Pour cela, il a usé d’artifices (faire des photos + alcool + drogue) pour  parvenir à ses fins. Il s’agit là du comportement d’un prédateur qui guette sa proie et met en place une stratégie machiavélique. Ce n’est donc pas une pulsion. Cet homme, selon vous, nie qu’il y ait eu viol. Et selon la victime, pouvez-vous nous en parler ? Quoi qu’il en soit, à 13 ans (et surtout à l’époque où les enfants étaient tenus à l’écart de ce qui se passait dans le monde) on ne peut être qu’influencé par un adulte. Quand on est manipulé, il y a vice de consentement, la manœuvre est dolosive.
  2. Quelles circonstances atténuantes cet homme a-t-il ? A. L’ancienneté des faits ? Mais il a fui ! Qui a les moyens de fuir aussi longtemps ? Le criminel moyen ? Cautionnez-vous la fuite des délinquants et criminels pour ensuite leur attribuer le blanc-seing ? Trop facile. B. Le fait qu’il ait connu des tourments dans son passé ? Mais combien de personnes ont connu un passé au moins aussi tourmenté et ne l’ont pas imités dans cet acte pervers ? Boris Cyrulnik l’a suffisamment relaté dans ses travaux. Le « tel père tel fils » n’est pas la règle ; il n’y a pas de fatalité ; il y a aussi du libre arbitre, la résilience. C.- A-t-il récidivé ? on ne le sait pas, on ne peut rien affirmer. De nombreux crimes et délits ne sont pas découverts. Combien d’enfants Thaï ou Sénégalais ne forment-ils pas un contingent de chair fraîche dont on ignorera les consommateurs  ?
  3. Vous parlez de pureté de la légalité. Mais la loi n’est pas pure, elle est l’expression imparfaite d’hommes imparfaits. Elle est l’expression temporelle et changeante d’hommes temporels et changeants. SEULE DEMEURE LA PERENNITE D’UN ACTE CRIMINEL QUE RIEN NE PEUT JAMAIS VENIR REPARER. Il ne peut donc appartenir à un homme d’interpréter cette loi comme vous le faites étrangement. La métaphore de la justice aveugle qui porte une balance est ici piétinée. C’est cela, la pertinence.
  4. Vous dites que dans un document de 2008, la victime a souhaité retirer sa plainte. Mais est-ce un document publié en 2008 qui relatait une volonté récente ou plus ancienne ? Et sous quelles pressions ?  Donneriez-vous aussi une validité à des aveux extorqués par la police ? Quand la volonté commence-t-elle ? Quand finit-elle ?
  5. La justice est publique. Dès que deux personnes se présentent devant la justice, leur différent est réglé au nom de la société, pas au nom de la victime. Finalement, vous venez nous dire que comme la victime a souhaité un arrangement ($$$), nous pouvons nous faire justice nous-mêmes puisque en fin de compte, la justice est privée ! Vendetta, nous voilà, l’Etat de Droit est mort.
  6. « bienveillance, pertinence » : usage de la fonction poétique du langage. Arguties. Je pourrai aussi faire des effets stylistiques. Pas le temps.

 

Au final, à travers cet article on apprend le visage changeant des lois et de leurs serviteurs. Bienveillance envers certains criminels, pertinence envers d’autres. Il existe dans ce monde des prédateurs qui doivent être écartés de la société. Point final.


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