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Commentaire de Philou017

sur De quoi journaliste est-il le nom ?


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Philou017 Philou017 5 octobre 2009 19:09

Bien dit, John Swinton.
C’est difficile à croire, mais les journalistes sont les valets des pouvoirs en place. Pas tous, pas le journaleux de province, pas le pigiste des sports, mais les journalistes connus, ceux qui comptent, ceux qui forment l’opinion. Ceux-là donnent du monde la vision que les puissants veulent voir propager. Et ils le font car ils savent que c’est la condition siné qua none de leur ascension en haut de l’échelle.

De plus, les financiers ont mis en place un système, celui d’une information superficielle, spectaculaire, dramatisante et conformiste. Une information faite pour faire de l’audimat facile avec le moins d’enquêtes possibles. Une caricature du journalisme.
Extrait d’un coup de gueule d’un connaisseur du milieu :

Pour comprendre une telle prose, il est bon de savoir comment grouille le monde des journalistes d’investigation de la presse parisienne. Ils sont une poignée à se partager des miettes judiciaires, qui font de bons titres et de gros gâteaux (ou l’inverse). Une poignée souvent plutôt bien payée (pas de problème avec ça) en échange d’une obligation de résultats : ramener du scoop. Au kilo. Sous plastique ou non, sous blister, avec ou sans alarme, mais le plus clinquant possible. Du front page, de la cover, du facing, de la tête de gondole. L’investigation, c’est le capitalisme le plus dur appliqué au journalisme : pas de quartier pour le voisin, pas de pitié pour le concurrent, je te nique, je vais vite. Tout le talent tient dans le flingage. Désormais, la boutique est ouverte 24h/24, dimanche compris. Faut que ça tourne et à plein régime avec ça ! Faut que ça abatte du boulot — et tant pis si ça abat au passage quelques voyelles et consonnes jetées en pâture. Faut être le premier sur le fournisseur (flic, juge, avocat, indic), le premier sur le client (lecteur, spectateur), à l’affût du bilan comptable (les revues de presse scrutées comme des bonus de fin d’année) et n’être pas toujours trop regardant sur la camelote (que signifie la vérité judiciaire ? Quelles sont les conditions du recueillement de la parole retranscrite ? En garde à vue ? Chez le juge ? Qui file les P.V., et pourquoi, et comment, et à qui, et pour qui ? Et pour combien de temps ? Etc). Dans l’investigation, désormais, tout n’est qu’une question de rentabilité et de plus-value express. Et de rotation : surtout, surtout, passer d’une affaire à l’autre. Ne pas creuser au delà de l’économiquement raisonnable, ne pas aimer ses sujets, ne pas douter, fureter toujours, et fourguer encore. « Et on fera une mise à jour sur le site, si on s’est planté, va... » A ce train là, l’investigation connaîtra bientôt son affaire Madoff ou Kerviel.
http://www.davduf.net/Clearstream-A-Denis-Robert-en-ces.html


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