Bien dit, John Swinton.
C’est difficile à croire, mais les journalistes sont les valets des pouvoirs en place. Pas tous, pas le journaleux de province, pas le pigiste des sports, mais les journalistes connus, ceux qui comptent, ceux qui forment l’opinion. Ceux-là donnent du monde la vision que les puissants veulent voir propager. Et ils le font car ils savent que c’est la condition siné qua none de leur ascension en haut de l’échelle.
De plus, les financiers ont mis en place un système, celui d’une information superficielle, spectaculaire, dramatisante et conformiste. Une information faite pour faire de l’audimat facile avec le moins d’enquêtes possibles. Une caricature du journalisme.
Extrait d’un coup de gueule d’un connaisseur du milieu :
Pour comprendre une telle prose, il est bon de savoir comment grouille
le monde des journalistes d’investigation de la presse parisienne. Ils
sont une poignée à se partager des miettes judiciaires, qui font de
bons titres et de gros gâteaux (ou l’inverse). Une poignée souvent
plutôt bien payée (pas de problème avec ça) en échange d’une obligation
de résultats : ramener du scoop. Au kilo. Sous plastique ou non, sous
blister, avec ou sans alarme, mais le plus clinquant possible. Du front page, de la cover, du facing,
de la tête de gondole. L’investigation, c’est le capitalisme le plus
dur appliqué au journalisme : pas de quartier pour le voisin, pas de
pitié pour le concurrent, je te nique, je vais vite. Tout le talent
tient dans le flingage. Désormais, la boutique est ouverte 24h/24,
dimanche compris. Faut que ça tourne et à plein régime avec ça ! Faut
que ça abatte du boulot — et tant pis si ça abat au passage quelques
voyelles et consonnes jetées en pâture. Faut être le premier sur le
fournisseur (flic, juge, avocat, indic), le premier sur le client
(lecteur, spectateur), à l’affût du bilan comptable (les revues de
presse scrutées comme des bonus de fin d’année) et n’être pas toujours
trop regardant sur la camelote (que signifie la vérité judiciaire ?
Quelles sont les conditions du recueillement de la parole
retranscrite ? En garde à vue ? Chez le juge ? Qui file les P.V., et
pourquoi, et comment, et à qui, et pour qui ? Et pour combien de
temps ? Etc). Dans l’investigation, désormais, tout n’est qu’une
question de rentabilité et de plus-value express. Et de rotation :
surtout, surtout, passer d’une affaire à l’autre. Ne pas creuser au
delà de l’économiquement raisonnable, ne pas aimer ses sujets, ne pas douter, fureter toujours, et fourguer encore. « Et on fera une mise à jour sur le site, si on s’est planté, va... » A ce train là, l’investigation connaîtra bientôt son affaire Madoff ou Kerviel.
http://www.davduf.net/Clearstream-A-Denis-Robert-en-ces.html
06/10 01:33 - stephanemot
bonjour ZEN c’est interessant de mettre en parallele des pamphlets francais et (...)
06/10 01:23 - stephanemot
on ne parle pas ici du pouvoir du journaliste mais du pouvoir du media qui maitrise la ligne (...)
06/10 01:14 - stephanemot
cela n’avait aucun lien avec ce papier je t’en « dis » plus par (...)
05/10 22:55 - ObjectifObjectif
Un journaliste, qu’est-ce donc ? Quelques commentaires de journaux avaient attiré mon (...)
05/10 19:27 - ZEN
Ainsi que celui-là, pour ne pas mourir idiot Dans Blacklist, Borgesson décrit les pressions (...)
05/10 19:22 - ZEN
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