En l’état de mes informations, je ne vois rien de scandaleux dans cette proposition ; dans la mesure où elle préconise un usage collectif de l’argent, elle n’est en rien ultra-libérale : elle développe l’esprit d’équipe autour d’un projet choisi et non pas imposé, elle organise la solidarité collective pour réduire le taux d’absence, elle apprend à faire de l’argent non pas seulement un moyen en vue d’un l’enrichissement individuel par tous les moyens, mais un moyen précisément d’entreprendre ensemble une œuvre d’intérêt général. Elle incite à gérer démocratiquement cet argent. Elle a donc aussi une vertu pédagogique et citoyenne : l’argent fait partie de notre vie sociale à tous, tout est question de finalité (réduire l’absentéisme tout en renforçant la solidarité) et c’est cette double finalité qui mérite que l’on fasse l’expérience.
Quant à ceux qui protestent contre la marchandisation individualisée et inégalitaire de l’enseignement, ils feraient mieux de s’en prendre au développement exponentiel des entreprises privées de formation, en marge du système public et avec la « collaboration » monnayée d’enseignants du public
La tartufferie moralisatrice anti-argent n’est pas plus acceptable ici qu’ailleurs, surtout de la part de salariés du public qui réclament à juste titre des salaires décents en reconnaissance de la valeur sociétale de leur mission.