Bonjour,
La manière dont le problème est formulé par Curieux ne me plait pas, il n’y a pas, à mon sens, de volonté de « fourguer des traitements à des dizaines de miliers d’euros ». Néanmoins il pose le problème de l’intérêt de ce dépistage.
A la place des rumeurs, du complotisme, du sous-entendu a visée dévastatrice, il vaut mieux en rester aux faits.
Je citerai la Cochrane Library, organisme de référence de l’Evidence Based Medecine (medecine basée sur les preuves). Cet organisme a édité une brochure d’information sur le sujet qui est disponible à l’adresse suivante :
Deux extraits :
« Il peut être raisonnable de participer au dépistage du cancer du sein par mammographie, mais il peut être tout aussi raisonnable de ne pas s’y soumettre, parce que ce dépistage présente à la fois des bienfaits et des dommages.
Si 2000 femmes sont examinées régulièrement pendant 10 ans, une seule d’entre elles bénéficiera réellement du dépistage par le fait qu’elle évitera ainsi la mort par cancer du sein. Dans le même temps, 10 femmes en bonne santé deviendront, à cause de ce dépistage, des patientes cancéreuses et seront traitées inutilement. Ces femmes perdront une partie ou la totalité de leur sein et elles recevront souvent une radiothérapie et parfois une chimiothérapie.
En outre, environ 200 femmes en bonne santé seront victimes d’une fausse alerte. Le stress psychologique de l’attente du résultat pour savoir si elles ont vraiment un cancer et celui de la suite des soins, peut être sévère. »
« Nous avons écrit cette brochure parce que l’information que reçoivent les femmes, quand elles sont invitées à se présenter à un dépistage par mammographie, est insuffisante et unilatérale. Les lettres d’invitation soulignent les bienfaits du dépistage, mais elles ne décrivent pas combien de femmes saines subiront des dommages plus importants de surdiagnostic et de surtraitement. »
La revue Prescrire est arrivé a des conclusions équivalentes il y déjà quelques années.
Il n’y a pas de censure, faut juste chercher.