L’angle « d’attaque » de cet article me laisse pantois.

Pour nous, Français, imprégnés en matière de justice pénale, de la culture de l’aveu, je pense que Mitterrand a quand même ouvert une brèche lorsqu’à la question : « ressentez vous des remords », il a répondu : « je ne sais pas ». Cela n’a pas du tout le même sens qu’un « non », fut-il légitime ou immoral : Légitime s’il n’y avait pas eu lieu d’en éprouver, immoral dans le cas contraire. La première hypothèse aurait été conforme avec son système de défense actuel qui consiste à nier qu’il s’agissait de mineurs. Cela n’a pas été.

La question se pose alors du sens de cette réponse : « je ne sais pas ». Elle peut s’interpréter sous deux angles selon que l’on a affaire à un individu extrêmement moral et qui culpabilise pour une broutille, sorte d’âne de la fable « les animaux malades de la peste », ou bien au contraire à un pervers qui ne connait pas le remord.

Dans le premier cas, je doute que cet âne puisse être ministre d’un gouvernement UMP. Dans le second cas, on a affaire à un individu amoral qui ignore le bien et le mal.

Cette conclusion est considérable : quoi de mieux en effet dans une société de marché que l’on sait amorale, que des dirigeants politiques amoraux, autrement dit, un pouvoir politique lui-même amoral ? Exit les valeurs et la démocratie.

Ne nous laissons pas détourner de la réelle affaire : il s’agit d’un ministre qui devrait démissionner. Comme son camp sait très bien qu’une démission éclabousserait ce gouvernement déjà terriblement ébranlé, tout le monde est monté au créneau.

Sarkozy qui croit que plus ça va mal, plus on peut cogner pourrrait bien être l’arroseur arrosé, si on lui retourne son principe : « tirer sur l’ambulance », ce que lui-même fait tous les jours à l’égard de la République, à notre égard.