Source AFP, juste un exemple non « webistique ». La rumeur est ce contre quoi je me bats, Masuyer... Donc voici, avec des noms, libre à vous de pousser l’enquête si vous doutez. Et sinon, lisez Fiammetta Venner.
Mein Kampf devient un best-seller en Turquie
Publié pour la première
fois en turc en 1939, « Mein Kampf » d’Adolf Hitler figure depuis
plusieurs semaines au palmarès des meilleurs ventes des libraires
turcs, un engouement qui s’explique, selon les spécialistes, par son
prix bas aussi bien que par une poussée nationaliste.
Depuis
janvier, « Mein Kampf » s’est vendu à près de 50.000 exemplaires et cette
semaine il se classe au quatrième rang des meilleures ventes, selon le
libraire D&R.
Ecrit en prison en 1925, « Mon combat » a pour
la première fois été traduit en turc et publié en 1939, dans un pays
déchiré par une lutte d’influence entre l’Allemagne nazie et les alliés.
"Mein
Kampf était un best-seller caché, nous l’avons sorti du placard pour
des raisons commerciales", explique à l’AFP Oguz Tektas des éditions
Manifesto, qui tient à préciser que son entreprise n’avait d’autre
motif que de « gagner de l’argent ».
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Publié
et vendu librement au cours des années par une douzaine d’éditeurs, il
se vendait à moins de 20.000 exemplaires par an pour environ 20
nouvelles livres turques (YTL - 11,6 euros) alors que la nouvelle
édition est mise en vente à 5,90 YTL (3,4 euros).
"Ceux qui
veulent connaître une personne qui a mis le monde à feu et à sang le
lisent", a déclaré M. Tektas, dont les éditions sont les premières à
offrir à bas prix l’ouvrage, écoulant en deux mois 23.000 exemplaires.
Sami
Kilic, propriétaire des éditions Emre à Istanbul, qui a également
publié « Mein Kampf » —31.000 depuis fin janvier, dont 26.000 déjà
vendus— admet que c’est surtout les jeunes qui l’achètent.
"Les
événements ont un impact sur les ventes", dit-il, faisant allusion aux
aspirations turques à rejoindre l’Union européenne, perçue dans les
milieux nationalistes comme un abandon des valeurs nationales, la
guerre en Irak qui a déclenché un sentiment anti-américain en Turquie,
et la politique israélienne envers les Palestiniens.
"C’est
surprenant et étonnant« , reconnaît M. Kilic. »Ce livre, qui n’a pas le
moindre lot d’humanité, semble malheureusement être pris au sérieux
ici", déplore pour sa part le politologue Dogu Ergil, interrogé par un
journal turc.
Selon lui, l’engouement pour « Mein Kampf » dans ce
pays à forte majorité musulmane s’explique notamment par une
recrudescence de l’antisémitisme et de l’anti-américanisme nourris par
l’occupation de l’Irak et les violences contre les Palestiniens.
"Le
nazisme enterré dans les oubliettes de l’histoire en Europe a commencé
à apparaître chez nous", regrette le professeur Ergil.
Contrairement
à ce que laissent penser les ventes, la Turquie n’a jamais été un pays
antisémite. Bien au contraire, c’est le sultan Beyazit II qui a
accueilli les juifs d’Espagne fuyant l’Inquisition au XVe siècle,
donnant ainsi l’exemple de ce qui allait devenir une tradition. De tout
temps, l’Empire ottoman, puis la République Turque furent les
protecteurs des juifs chassés d’Europe par les différents pogroms et le
génocide nazi.
Silvyo Ovadya, le chef de la communauté juive de
Turquie, qui compte 22.000 membres sur une population de 71 millions,
se déclare « irrité » par cet intérêt soudain pour un livre qui jette les
bases d’une politique raciste et antisémite et s’étonne du "fait qu’un
livre de 500 pages puisse être publié à aussi bas prix". M. Ovadya dit
avoir fait part de ses préoccupations aux maisons d’éditions qui ne
l’ont pas écouté.
La majorité des juifs turcs sont établis à
Istanbul, qui compte 18 synagogues. En novembre 2003, deux synagogues
stambouliotes avaient été la cibles d’attentats islamistes qui avaient
fait 25 morts et des centaines de blessés.
Source : AFP