« Mein Kampf » en Turquie..
La perception de la « Shoah » y est là-bas très différente de la nôtre.. voire quasi inexistante..
J’avais accompagné l’année dernière un ami turc au Musée de la Résistance et de la Déportation de Lyon..
Il en était sorti très choqué par les images des camps de concentration. Il m’avait dit avoir entendu parler de persécutions contre les Juifs en Europe mais n’imaginait pas cela..
Les ventes annoncées spectaculaires de Mein Kampf en Turquie sont à placer en regard de tels phénomènes..
La première édition, en 1938 apparait sur des photographies de devantures de librairie à Istanbul voisinant avec un ouvrage sur Mussolini.
Le kémalisme au pouvoir pour dix ans encore et qui voyait mourir son leader historique cherchait sa voie et, s’inspirant comme toujours de ce qui se faisait en Europe, était tenté par ce qu’elle produisait de pire à l’époque. C’est l’époque où fleurirent les théories délirantes de la « langue soleil » : le turc comme langue originelle de l’humanité.. et aussi la « race » turque vue comme apportant la civilisation à l’Europe par le biais des Hittites et des Etrusques..
La science démentira ces excès.. guère différents des productions de l’anthropologie raciale chez nous.
Reste que Mein Kampf, qui place les peuples sémites en dessous de tout, voit les Juifs non comme une race mais un mélage monstrueux de Nègres et de Turcs.. et place les Arabes à peine au dessus des Musulmans.. comporte des passages à faire frémir un « arabo-musulman »..
Mais qui donc lit en entier cet ouvrage indigeste, là-bas aujourd’hui comme hier ici ?
gAZi bORAt