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Commentaire de Morpheus

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Morpheus Morpheus 15 octobre 2009 12:53

@ frank2010

[ C’est la critique classique de la technologie par la philosophie allemande : Heidegger par exemple...une branche plutôt réactionnaire de la critique allemande, Junger aussi. ]

Ah, c’est possible, je devrais peut-être - enfin - me mettre à les lire, ces auteurs. Je ne savais pas, mais merci de m’en informer :)

[ Le problème c’est le retour aux origines à la pureté originelle... à l’Être. ]

Je comprend que souvent, lorsqu’on évoque une critique de la technologie - ou plutôt de la « technicité » - on s’engouffre dans l’idée que la-dite critique induit la volonté d’un retour aux origines. Je crois que la réflexion sur ce point est importante, car elle permet de changer de point de vue, de s’éloigner du sujet (dézoomer) afin de recadrer celui-ci dans son ensemble.

Cela étant, cela ne signifie nullement qu’il s’agisse de facto d’abandonner les acquis techniques, mais de questionner leur utilité par rapport à un choix de vie autant que par le réel bénéfice face à l’évolution à la fois individuelle et collective de l’humain : de façon synthétique, la technologie ne nous aliène-t-elle pas, plutôt que nous permettre d’évoluer et de nous épanouir ? La question mérite certainement d’être posée.

[ pour moi c’est une critique idéaliste et qui se base sur un état idéalisé de l’humain par rapport à la nature et qui n’a jamais existé. ]

Effectivement, on peut me qualifier d’idéaliste, j’en accepte la sanction. Mais cela ne se base pas, dans mon chef, sur une idée idéalisée du rapport homme-nature, mais sur la simple observation, d’une part, que l’être humain fait partie de la nature, et d’autre part, sur le jugement (personnel) que le paradigme « l’homme doit dominer la nature » est une erreur fondamentale. Enfin, j’observe qu’on ne juge généralement l’action de l’homme et son rapport à la nature que sur une période extrêmement courte, correspondant à la civilisation, soit 8 à 10.000 ans : hors, l’être humain a une histoire bien plus longue, et a donc un passé nettement plus important sans technologie et en nécessaire symbiose avec la nature (puisqu’il s’y est adapté). Selon mon analyse, cette symbiose fut rompue le jour où l’être humain s’est sédentarisé et installé dans les « cité » (origine du terme civilisation, qui vient de « civis », la cité).

[ Je pense plutôt que l’on a pas d’autre choix que d’affronter notre création : la technologie... sur le terrain politique. Plutôt que laisser le marché, ses demandes et ses besoins satisfaits par une demande qui ne cesse de s’affoler... ]

C’est une rhétorique souvent entendue dès qu’on exprime un changement d’orientation dans la société, ou la critique des orientation ayant mené à la situation actuelle : « nous n’avons pas le choix ». Et j’observe que vous parlez bien d’ « affrontement », donc vous avez conscience - peut-être inconsciemment - que ces technologie nous sont « hostiles », sinon, pourquoi parler d’affrontement ? Mais en fait, tel n’est pas ma démarche : je suis plutôt dans l’idée de comprendre notre sujetion à ces techniques, et nous détacher de son aliénation afin de faire de nouveaux choix, qui n’implique pas nécessaire l’abandon de la technologie, mais un autre rapport entre celle-ci et l’humain. Peut-être un usage plus raisonné de celle-ci, tenant compte de l’épanouissement humain et dans un retour à une symbiose avec la nature. Le constat est là : à l’heure actuelle, nous épuisons la nature et ses ressources, ni plus ni moins. Quid de l’avenir ?

Merci de votyre intervention.


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