Tristan, vous dites des « vérités » difficiles à entendre pour la majorité.
Le concours dans l’univers économique dans lequel nous sommes pour beaucoup est un pare-feu. C’est la garantie de vivre moyennement mais dignement. C’est très légitime.
Je pense qu’étant donné les conditions d’enseignement actuelles, si l’économie redémarrait, le privé en redevenant attractif provoquerait une hémorragie dans les rangs de la fonction publique. A tel point que comme pour les médecins nous serions obligés de recruter des enseignants étrangers.
Beaucoup de fonctionnaires sont lassés. Et les manques de perspectives professionnelles et de moyens en ont usé plus d’un.
Sans compter un autre phénomène : la haine de l’Education Nationale et des professeurs élevée au rang de lieu commun. C’est ce sur quoi surfe Ségolène.
S’il n’y avait pas les concours, la situation serait plus saine. Beaucoup s’essaieraient à la fonction. Ils verraient qu’on ne s’improvise pas comme çà « enseignant ». Ils se congédieraient d’eux-mêmes. Et petit à petit le respect du « professeur » se réinstallerait dans notre société. Il suffirait de dire au détracteur : « tu as une licence. Et bien vas-y, enseigne ! Quand tu l’auras fait. On en reparlera. » çà en calmerait plus d’un et çà revaloriserait les membres du métiers qui aujourd’hui apparaissent comme une collection d’incompétents corporatistes. çà en devient politiquement correct. Tous le monde le pense tout bas. Ségolène est symptomatique. C’est tout. Elle exprime le mépris ordinaire. Et le pire c’est que ce débat est public. Les enfants et les adolescents suivent malgré eux. Comment voulez-vous qu’après les choses s’améliorent.
Ce que vous dites au sujet du niveau des élèves qui entraine une baisse du niveau des professeurs est très juste. J’en ai fait l’expérience intime.
Bien qu’on aime les élèves en face de soi, on rêve aussi d’élèves stimulants qui nous redonnent le goût de la culture. On perd la dynamique au fil du temps.
Les diplômes sont donnés pour faire plaisir aux politiques et affichés des statistiques macroéconomiques relativement bonnes. La réalité, c’est que tout çà, c’est faux. C’est du cinéma. Une triste comédie.
Nous sommes dans une société d’ancien régime où seule l’apparence compte. La société de la donation de change.