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Commentaire de milan

sur Des profs aux 35 heures, c'est royal !


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milan (---.---.57.59) 20 novembre 2006 18:57

Cher parent d’élève en âge d’entrer au collège.

Rassurez-vous. Un enseignant de collège travaille largement plus de trente-cinq heures par semaine et un enseignant de lycée, largement plus de quarante. Que se passe-t-il si l’un d’entre nous, écoeuré, cesse de bosser ? Eh bien, il aura vite le bazar dans ses classes car un cours mal préparé c’est un cours inutile et les élèves le comprennent intuitivement et alors, ils chahutent !

Cela dit, si l’image des professeurs s’est dégradée, c’est parce qu’ils incarnent un modèle de réussite - auquel eux-même ont souscrit, venant pour la plûpart de la classe moyenne et deux génération auparavant du monde ouvrier - un modèle qui aujourd’hui ne fonctionne plus. C’est aussi par ce qu’ils donnent de faux espoirs à la population comme : le bac S est un dû, épanouir l’enfant, ne pas le fatiguer, et des écoles d’ingénieurs au bout du parcours...Nous n’avons plus le courage de dire que certains feront des ingénieurs, d’autres des techniciens, d’autres des ouvriers en d’autres enfin des travailleurs d’exécution pure.

Beaucoup d’entre nous seraient d’accord pour faire les trente-cinq heures de cours dans l’établissement, plus une quinzaine d’heures supplémentaires.

Seriez-vous d’accord, en retour, pour quelques réformes qui modifieraient sans doute l’image des enseignants :

- trente-cinq heures annualisées sur l’ensemble de l’année, ce qui compte tenu de nos vacances feraient environ cinquante heures de travail rétribué par semaine dont quarante dans l’établissement.

- combien gagne un professionnel dans l’armée ou au ministère des finances, de niveau Bac plus cinq après un concours très sélectif et quinze ans de service ? Deux mille euros par mois ? Bien plus évidemment. Alignons-donc nos salaires, simplement sur la fonction publique et les grandes entreprises et abandonnons un mois de vacances dont nous ne profitons d’ailleurs pas tant nous sommes épuisés et désargentés.

- aide systématique des tous les élèves en difficulté : à quinze ans, on peut très bien travailler cinquante heures par semaine, si son enseignant fait la même chose.

- en échange, une année sabatique tous les sept ans. Voudriez-vous confier vos gosses à des personnes qui n’auraient plus le temps ni de se former, ni de renouveler leur culture ?

- fixation d’un objectif de réussite par enseignant, ceux qui n’arriveraient pas à l’atteindre seraient peut-être raccompagnés vers la sortie...

- en échange, éviction systématique des élèves qui ne suivent pas le rythme et ralentissent les autres : examen d’entrée anonyme en 6° et en seconde. Pour ceux qui ne peuvent entrer au lycée des filières professionnalisantes avec passerelles vers les voir « classique » ou « scientifique ».

Ce ne sont jamais que les méthodes qui ont cours dans les entreprises privées, dans les écoles privées et dans les pays libéraux. Le grand malheur de l’Education actuelle c’est de vouloir régler tous les problèmes de sa société et de promettre la lune à chacun. Si nous acceptions la dureté de la société libérale, pour nous-mêmes, pour les élèves et pour leurs familles, nous serions sans doute moins méprisés.

Qu’en pensez-vous ?

Cordialement


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