Salut mon ami Zen
Non, la démocratie internet n’est
pas un leurre, et ce sera même le modèle le plus performant, celui qui
profitera au plus grand nombre. Nous en sommes seulement à la préhistoire.
Quand tu sais que la somme des connaissances que détient l’humanité double tous
les 18 mois, tu ne peux ignorer l’influence que ce seul facteur peut avoir dans
le domaine politique et social. Quand d’autre part, tu sais que l’environnement
permet de reprogrammer nos gènes (Reik, Dean, Walter,
Wilson, Grim) et l’expression de nos gènes (Suomi). Quand de même, tu sais que notre
cerveau est une machine complexe qui fonctionne sur la base des connexions, et
se recompose jusqu’à la fin de notre vie sous l’influence de facteurs
environnementaux (alimentation, nos actions, etc.), et en retour influence
notre comportement et nos idées. Quand enfin, tu sais le temps croissant que nous
accordons à Internet…
Tu ne
peux pas dire que ça n’est qu’un outil de communication. C’est beaucoup plus
que cela ; c’est une révolution cognitive, politique et sociale (sans
compter le reste). Toi et moi aurions sans doute pu échanger sans Internet en
raison de nos professions respectives qui auraient pu nous mettre en contact.
Internet permet de s’affranchir de cela et mettre en relation des personnes
différentes qui n’auraient pas pu échanger autrement. C’est « connecting
people »… et ça change vraiment tout. Exit le filtre imposé par les
institutionnels.
Et je
suis désolé, mais l’assimilation du biologique et du social n’est pas un
leurre. Certains auteurs sont en effet allés trop loin, mais les bases (comme
le principe de défense dont je parlais) sont tout à fait pertinentes. Quant à
ton dernier paragraphe, je ne vois pas en quoi il contredirait ce que j’ai
énoncé. Il vient le compléter. Ce que tu
dis n’est pas antinomique avec ce que je dis.
Pour
moi, Internet présente cependant deux risques majeurs : la paranoïa et la
schizophrénie. Nous savons que le monde se construit sur des mensonges (ne
serait-ce que parce que nous nous en faisons une représentation mentale, pas
une image fidèle), mais des mensonges partagés par tous, qui deviennent la
vérité officielle, ce qui conduit à la stabilité sociale. L’afflux d’informations
contradictoires, plus ou moins précises et vraies, donnent plusieurs pistes de
réflexion dans lesquels on peut se perdre, ce qui nous conduit à subir une
surcharge cognitive (dans la mémoire de travail) et provoque de facto une sorte
de chaos. Et après on s’y adaptera, et tout rentrera dans l’ordre. Mais ça
prendra du temps, et il faudra bien vivre cette période chaotique.
Bonne
soirée mon ami.