Je partage votre point de vue sur le système représentatif et le tableau médiatique qui biaise l’information au profit de l’oligarchie dominante, en totale négation de l’individu. Toutefois, j’ajouterais que la constitution de l’an I était issue des révolutionnaires de 1789, mais non du peuple ayant fait sa révolution. Nuance, car ces révolutionnaires étaient des bourgeois qui en avaient marre du pouvoir aristocrate féodal : c’était remplacer une dictature par une autre, juste un changement de pied dans la botte...
Le peuple, n’a jamais eu le pouvoir, et je partage plutôt l’analyse de Rousseau concernant la démocratie et le pouvoir politique : les maux de la société proviennent de la propriété, et c’est celle ci qui génère les inégalités, la convoitise, la guerre. Les théories dites modernes du contrat social de Montesquieu ou de Hobbes semblent être celles qui ont été appliquées par la démocratie représentative, et on fait facilement le lien entre cela et l’individu, qui abdique sa liberté pour que le Léviathan (l’Etat) gouverne et achète ainsi la paix sociale. Mais ce contrat social n’efface pas l’inégalité, encore moins l’oppression. Pire, il l’accroit.
En Suisse, et avec un système de démocratie semi-directe, le peuple détient davantage de pouvoir qu’en France : le citoyen suisse peut directement contester une loi, et les parlementaires par la voie du référendum, sont réellement responsables devant le peuple, ce qui me paraît être un meilleur système. Reste encore ce problème issu de la Grèce antique de la distinction peuple/population : le système de vote, accordé au peuple donc pas à tous, est donc à la source de la reproduction perpétuelle des inégalités.
L’alternative qui me paraît être la plus positive reste l’abstention, et l’auto-organisation, sans s’en remettre aux politiques qui se proclament légitimes là où il ne le sont pas.
Mais c’est un long débat ;)