« L’atome tue. L’Histoire nous l’a appris en août 1945 avec le bombardement d’Hiroshima et de Nagasaki par le président américain Harry Truman. »
Comme dit dans d’autres posts, comparer le nucléaire civil et le nucléaire militaire n’est pas honnête. Chaque invention humaine a conduit à (voire à été générée par) des recherches militaires : l’aviation, les fusées, les satellites, l’informatique, l’internet et pour aller plus loin la hache, la faux, le marteau. Il en est de même pour l’image d’explosion atomique en tête d’article, qui n’a rien à faire dans un article sur l’énergie nucléaire.
« Lors des catastrophes évidemment (l’explosion de réacteurs à Tcheliabinsk en 1957 et à Tchernobyl en 1986 ont entraîné la mort de centaines de milliers de personnes), mais pas seulement. »
Vous dites que l’énergie nucléaire est dangereuse : la réponse est oui. Mais ce qui compte en pratique, c’est le risque couru. Un exemple : un choc frontal en voiture à trente kilomètres/heures est susceptible de vous faire traverser le pare-brise et de vous tuer. Pourtant, vous roulez plus vite, pourquoi, pourquoi prenez-vous ce risque sur votre vie (voire la vie des autres) ? Vous comptez sur des inventions suscupetibles de réduire le risque : ceinture, airbags, ABS...
Pour l’industrie nucléaire cela va plus loin, car proportionné au danger :
* le pilotage du réacteur est largement automatisé. Les potentiels erreur de pilotage sont interdites. Des centaines, des milliers de capteurs surveillent en permanence chaque paramètre de fonctionnement : pour votre voiture cela voudrait dire que vous auriez rarement à toucher le volant, et que des dizaines d’automates et de capteurs, redondants, vérifient en permanence que vous ne vous approchez pas d’un obstacle ; le c as échéant (initiateur d’accident) il réduira votre vitesse à 20 km, réduisant ainsi les risques de l’accident.
* ce que l’on cherche à éviter c’est justement la dissémination de particules radioactives : les gaines contenant l’uranium et les produits de fission, la cuve du réacteur et l’enceinte de confinement (le gros batiment en béton que l’on voit de loin), soit une triple redondance, sont calulées de façon à ne pas rompre dans le cas des accidents internes ou d’agression externe (séisme, chute d’avion...)
* les erreurs (ou complot) qui peuvent conduire à des accidents graves sont « interdites physiquement ». Pour votre voiture cela signifiera qu’on la placera sur des rails et qu’on exlut ainsi tout risque de choc frontal.
Pour ce qui est tchernobyl, il n’y avait pas de troisième enceinte. Un tel accident en france aurait été confiné dans la troisième enceinte. De plus une erreur de conception faisait qu’en insérant les barres qui devaient diminuer la réactivité, on introduisait un peu de modérateur dans le coeur. Cette erreur n’existe pas en france. De plus, de nombreuses normes de fabrication n’ont pas été respecté, ce qui n’est pas le cas en france, où l’Autorité de Sûreté Nucléaire est toute puissante pour arrêt les chantiers
« Aujourd’hui, l’usine de retraitement de La Hague déverse chaque jour 650 000 litres d’eau contaminée dans la Manche. »
« les homards pêchés en mer d’Irlande présentent ainsi un taux de radioactivité treize fois plus élevé que celui considéré comme acceptable pour la consommation. »
« Mais outre les conséquences humaines, le coût d’une catastrophe nucléaire serait apocalyptique pour les finances d’un pays comme la France. Aujourd’hui, le coût d’un accident nucléaire majeur en France est évalué à environ 400 milliards d’euros. »
« D’après les experts du CERI (comité européen sur les risques de l’irradiation), le nombre total de morts dues au nucléaire sous toutes ces formes depuis 1945 dépasse les 60 millions. C’est autant que le bilan des deux guerres mondiales réunies... »
Ces accusations sont très graves. J’espère que vous avez de solides preuves.
Pour ce qui est de la CERI, leurs théories ont encore à être prouvées. Ce que je sais c’est que l’irradiation moyenne équivalente due aux centrales en France est de 0.01 mSievert (moins qu’un vol Paris-New York). l’irradiation moyenne naturelle équivalente en France est de 1 à 2 mSivert, soit 100 à 200 fois plus. Pour quelle raison une variation de 1% ou 0.5% multiplierait-elle par trois le taux de cancers ? et provoquerait 60 millions de morts supplémentaires ? Pourquoi ne serait-ce pas, plus simplement, le fait que la proportion de gens prenant l’avion est plus importante, et qu’ils le prennent plus souvent ?
« D’après le World Information Service on Energy, si un tel appareil se crashait sur les bassins de refroidissement de l’usine de retraitement de La Hague, c’est l’équivalent de cinquante fois la quantité de radiations émise par Tchernobyl qui serait libérée... »
Vous savez, le terrorisme, c’est ce qui a poussé Bush à faire sa guerre en Afghanistan. C’est ce qui permet à Sarkozy d’installer le fichier HEDVIGE. le terrorisme est l’excuse pour pousser à des actes stupides, car l’on manie la peur, l’émotif, plutôt que l’argument.
« Autre problème : certains déchets radiocatifs [...] peuvent être dangereux pendant plus de 200 000 ans. »
« Le retraitement des déchets ne peut pas être considéré comme un recyclage. Seuls 10% de l’uranium appauvri (déjà utilisé pour produire de l’énergie) peut être réutilisé après une étape de réenrichissement lointaine et dangereuse. »
Pour ce qui est du retraitement des déchets, votre affirmation est inexacte concernant la situation en france. La composition massique des déchets est donnée ici . Pour le retraitement qu’on fait des déchets nucléaires :
* la séparation de l’uranium 238 (uranium appauvri) réduit de 95.5% environ la quantité de déchets, puisque ce n’est pas un déchet. Cet uranium 238, qui n’est pas utilisé pour produire de l’énergie (seul l’U235 l’est) dans les réacteurs actuels (REP) et est conservé entre autres à Pierrelatte comme un stock stratégique pour son utilisation dans les surgénérateurs qui eux peuvent produire de l’énergie à partir de l’U235. Rappelons que les russes disposent, eux, de surgénérateurs et sont donc probablement très content de recevoir chez eux cette source d’énergie.
* l’utilisation du plutonium (1% en masse mais 90% de l’activité à long terme), dans le MOX en France permet de produire de l’énergie à partir de ce « déchet » et de ne plus avoir le problème de la gestion du plutonium à long terme. Résultat plus dé déchet, et diminution de 90% de l’activité.
* pour ce qui est des actinides mineurs (neptunium, americium, curium : 0.9% de la radiotoxicité et 0.01% de la masse des déchets), les expériences réalisées dans Phénix, à marcoule, ont montré qu’un réacteur à neutrons rapides était capable de les recycler en produisant de l’énergie.
Le but est d’utiliser ces déchets pour produire de l’énergie et de les transformer (on dit transmuter) en produits à durée de vie beaucoup moins longues, voire stables. Vous le voyez, nous seulement les progrès ont été important, mais les progrès possibles sont énormes.
On rappelle que, par un chantage électoral, les antinucléaires ont réussi à stopper une filière (réacteurs à neutrons rapides) envisagée pour la surgénération et le traitement des déchets depuis les années soixante en France. Le problème des déchets nucléaires aujourd’hui, est le fait de l’action des antinucléaires. Ceux-ci ayant stoppé la filière permettant de les retraiter, sont donc générateurs de déchets nucléaires.
« D’abord, de manière directe car chaque étape de production d’énergie nucléaire émet du dioxyde de carbone (construction des centrales, extraction et transport de l’uranium, transport des déchets de la centrale à l’usine de retraitement de la Hague puis de l’usine de retraitement à celle de réenrichissement située à... Tomsk en Russie). »
Ces dégagements indirects sont exactement les mêmes pour la production de l’acier des éoliennes, leur transport, les déplacements des techniciens qui viennent les contrôler. Ce qu’il faut démontrer c’est que le dégagement de CO2 du à cet activité est négligeable par rapport aux flux annuels de la biosphère. Cet argument n’est pas utilisable contre le nucléaire en tant que tel.
« Puis, de manière indirecte car la France importe de l’éléctricité allemande, majoritairement d’origine fossile, lors de ses pics de consommation. »
Vous avez des exemples ?
Parlons de l’allemagne d’ailleurs : sa décision d’arrêter le nucléaire a conduit à la construction de 25 GWe de centrales au charbon. Les allemandes forment un peuple industrieux et efficace. Pourquoi n’arrivent-ils pas à se passer et de nucléaire et de charbon ?
Le prix officiel d’un kilowattheure émis par une centrale nucléaire avoisine les trois centimes d’euro. Mais ce coût ne comprend pas le coût de l’investissement de départ, celui de la recherche, celui des dépenses publiques de sûreté, le coût du combustible, celui du retraitement, de la gestion des déchets, du démantèlement...
Pourquoi le prix du kilowattheure ne prendrait pas en compte le coût du combustible, du retraitement et de la gestion des déchets ? Avez-vous une source comme quoi l’Etat offre le combustible nucléaire à EDF ?
EDF, pour la construction de ses centrales à emprunté sur le marché privé. De plus, EDF a constitué une réserve à long terme pour leur démantèlement .
Si bien que certains spécialistes estiment le coût réel du kilowattheure d’origine nucléaire a six ou sept centimes d’euro. Or, des modèles récents d’éoliennes ont permis de générer de l’électricité au prix de 2,4 centimes d’euro.
Je veux bien voir la démonstration. prend-on en compte pour les éoliennes le coût énergétique de l’acier nécessaire pour les construire ? prend-on en compte le fait que, 25% du temps, ce seront des centrales thermiques qui devront remplacer le fonctionnement des éoliennes ? Prend-on en compte le fait que ces centrales devront travailler en rampe en permance, ce qui détruit leur rendement ? Les industriels qui achètent des éoliennes payent-il le carburant de ces centrales thermique ? Le prix d’un réseau blindé aux variations brusques de charge (exemple du black-out allemande de 2006) ? Quel est le coût induit par le risque que l’ensemble du réseau européen puisse griller à cause de ces variations ?
C’est tout cela que vous devez démontrer.
« Une étude de l’institut pour l’énergie et la recherche environnementale, sortie en 2006, montre que la France, pays le plus nucléarisé au monde, pourrait sortir du nucléaire d’ici 2040 »
« celle de l’association Virage Energie en 2008. D’après elle, la région Nord-Pas-de-Calais peut sortir de l’ère de l’atome d’ici 2050 tout en couvrant ses besoins électriques et en divisant par quatre ses émissions de CO2, si des investissements massifs sont faits dans le solaire photovoltaïque, l’éolien terrestre et offshore, le bois et le biogaz. »
Pourquoi perdre votre temps à casser du nucléaire, alors qu’il suffirait de reprendre les arguments de cette étude, les exposer, pour convaincre ? Si vos affirmations sont si évidentes et si facile, pourquoi chercher à « abattre l’ennemi » alors que ça se fera tout seul ? Pourquoi être plus « antinucléaire » que « pro-énergies alternatives » ? Faites de la vulgarisation : expliquez comment cela est possible !
« Alors à quoi bon continuer à les écouter ? »
Parce que c’est ca la démocratie.
04/11 20:00 - Eloi
De vos sources « The Eurobarometer on Radioactive Waste shows that only 12% of European (...)
03/11 22:42 - krolik
@A celui qui enseigne en marchant. Effectivement, ce sujet à duré de façon anormale. Mais on (...)
03/11 19:41 - Le péripate
Affaire classée..... :-) Il ne manque pas de sujets importants.
03/11 19:30 - krolik
@objectif X2 Où est le site web qui présente les résultats de mesure de l’air en (...)
03/11 14:18 - Samuel Duhamel
@Eloi « What People Really Think About Nuclear Energy ? » FORATOM (European Atomic Forum), (...)
03/11 10:35 - ObjectifObjectif
@krolik : « L’information du public... Je veux bien , je suis »pour« , c’est (...)
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