Voici mes réponses à quelques questions ouvrant le « grand
débat » sur l’identité nationale
-Qu’est-ce qu’être Français ?
Etre né sur le sol français ou être naturalisé
-Quelles sont les valeurs qui nous relient ?
Constitutionnellement : liberté égalité fraternité
Historiquement et juridiquement : l’esprit dans lequel a
été rédigée la déclaration des Droits de l’homme et du Citoyen
Philosophiquement : la liberté pour chacun de choisir
des valeurs en toute conscience et réflexion et non par contrainte
ou manipulation (susciter la peur et la haine ).
-Quelle est la nature du lien qui fait que nous sommes français
et que nous devons être fiers ?
Associer les deux termes de cette question est un abus.
Le lien est celui de la nationalité. Quant à la fierté c’est
affaire de jugement personnel et en aucun cas d’obligation
collective.
-Qu’est-ce que l’immigration a apporté à l’identité
nationale ?
Tout ce qui fait la France d’aujourd’hui. Que serait-on si des
Polonais, des Italiens, des Portugais, des Algériens, des
Sénégalais, des Noirs antillais, des Asiatiques et tant d’autres
n’avaient pas travaillé, combattu en France et pour la France.
La question de savoir ce que l’immigration a apporté à
l’identité nationale n’est pas la bonne puisque les immigrations
successives ont constitué et construit la France.
-E. Besson propose qu’une fois par an, les élèves chantent
« ensemble » la Marseillaise...
Que pensez-vous de cette proposition ?
Pas grand chose si ce n’est qu’un hymne national n’a de sens
que dans le contexte où il est chanté : une Marseillaise peut
être aussi bien un hymne raciste qu’un lien enthousiasmant. Tout
dépend des circonstances.
-Le ministre va aussi, dans deux départements test (Rhône et
Bouches-du-Rhône), offrir à ceux qui le désirent, quatre séances
de formation à l’instruction civique...
Le choix de ces deux département est particulièrement suspect si
on pense à l’importance des populations immigrées et
l’implantation relativement forte du FN.
Pourquoi ne pas avoir choisi un pannel plus ouvert : par
exemple les Hauts de Seine pour la solidarité fiscale par exemple.
-Et pour finir, êtes-vous fier d’être Français ?
Je suis née en France donc française de fait. Comme
le souligne très justement cet article, on ne peut être fier que de
ce que l’on a choisi ou réalisé, bref que l’on a mérité. Etre
fier d’être français dans l’absolu est aussi absurde qu’être
fier d’exister. Je ne partage pas la devise britannique « wright
or wrong, my country ».
Pour conclure je dirais avec le poète latin Térence
« Je suis homme et rien de ce qui est humain ne m’est
étranger »