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Commentaire de Eloi

sur Pour en finir avec l'atome !


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Eloi Eloi 29 octobre 2009 17:14

- Quel sera le stock d’uranium dans 50 ans ?

Tout dépend de quoi vous voulez parler.
* Pour les réacteurs à eau pressurisée ou à bouillants (réacteurs REP et REB), qui fonctionnent en spectre neutronique modérés (par l’eau), il reste, selon les analyses de l’OCDE et l’AIEA, 3.3 millions de tonnes d’uranium a « bas coût », soit avec une consommation annuelle de 60.000 t/an soit 55 ans de consommation [http://www.sfen.org/fr/question/uranium.htm,http://www.laradioactivite.com/fr/site/pages/RadioPDF/Energie_nucleaire_DEN .pdf]. Ca ce sont les réserves raisonnablement assurées. Les réserves spéculatives représentent 14 millions de tonnes [http://futura24.site.voila.fr/nucle/uranium_reserv_product.htm].
* Pour les réacteurs à neutrons rapides, tel que superphénix, fonctionnant en surgénérateur, multipliez cela, pour l’uranium, par au moins 70 puisque l’on pourra alors utiliser l’uranium 238 non utilisable dans les réacteurs actuels et qui représente 99.5% de l’uranium disponible.
* certains réacteurs GenIV type « molten salt » et les surgénérateurs à neutrons rapides que les indiens veulent construire, seront capables de fonctionner au thorium, ce qui reviendra à additionner encore un facteur 100 sur les réserves d’uranium [http://www.laradioactivite.com/fr/site/pages/combustiblesauthorium.htm].

Le calcul montre 13000 années... Nous avons donc largement le temps d’apprendre à nous servir de notre meilleur réacteur nucléaire : le soleil, en plaçant des panneaux solaires un peu plus proches de lui que la terre, et où ils seront diablement plus efficaces.

On a de quoi, la plupart des technologies existent et ont été éprouvées aujourd’hui. Nous avons en France une longue expérience des réacteurs rapides, avec la famille Rapsodie, Phénix, Superphénix. Les indiens ont pour objectif de devenir leader dans les technologies des réacteurs rapides au sodium : eux ont désespérément besoin d’énergie pour leur milliard et demi d’habitants, et il ne se posent pas vraiment la question de bidouiller du solaire ou du vent.

Nous le voyons, c’est la surgénération qui compte pour le nucléaire. Notons que les scientifiques envisageaient la surgénération depuis les années 60. Ils n’envisageaient pas le nucléaire sans la surgénération. La fermeture de superphénix par le chantage électoral de Voynet, a fait perdre au moins 50 ans à la surgénération en France. En attendant de rattraper ce retard, on fabrique donc des EPR.

Ce problème des ressources (50 ans) et le problème du non-recyclage de ce qu’il reste de déchets après retraitement (les actinides mineurs 1à 2%) est uniquement dû aujourd’hui à l’action non démocratique des antinucléaires. Ces personnes-là sont donc à l’origine du problème des déchets en France.

- Aujourd’hui, l’EPR est-il en état de fonctionnement ?

Aucun EPR n’est actuellement en état de fonctionnement : la construction a débuté en 2003 pour l’EPR de Finlande. C’est une tête de série : il est normal qu’il soit près de deux fois plus coûteux que les réacteurs qui sont prévus de le suivre, et que la construction prenne du temps. de plus l’industriel finlandais a pris du retard pour le rendu de ses rapports de vérification. Probablement aussi des difficultés d’organisation d’areva, qui n’a pas construit de réacteur depuis 20 ans.
Si votre question est : l’EPR va-t-il fonctionner ? La réponse est oui, bien sûr, tout comme framatome a construit tous les réacteurs français, l’EPR fonctionnera. Il n’y a pas de principe révolutionnaire, dans l’EPR, c’est un réacteur à eau pressurisé optimisé (meilleur rendement) et rendu encore plus sûr (bac récupérateur, dimensionnement au séisme...). la question est plutôt : areva aura-t-il les reins assez solides pour terminer l’EPR de Finlande, c’est-à-dire à couvrir les coûts de sa tête de série. Areva fait encore des bénéfices, et provisionne beaucoup d’argent pour les prochains chantiers. La période est difficile, mais est loin d’être insurmontable.

- Etes vous bien sur que les déchets à l’air libre ne sont pas dangereux ?

L’uranium appauvri en russie, si c’est dont vous voulez parler, n’est pas à l’air libre puisqu’ils sont dans des (gros) containers étanches. Quand au danger terroriste : certes. Peut-être pourrait-on les enterrer. Mais honnêtement, le risque terroriste à servi à justifier les pires moments des dix dernières années.


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