L’auteur de l’article a passé du temps à écrire et à lécher sa critique. Grâce lui en soit rendue, elle est percutante et bien écrite. Bien sûr partiale, heureusement, il s’exprime en citoyen sur un forum et le travail de criqtique qu’il a fait montre qu’il aime ce media puisqu’il a passé tant de temps à le vouloir meilleur.
L’auteur voudrait tirer Agoravox vers le professionnel, voire l’élitisme. Pourquoi pas, mais cela ne vient-il pas trop de son statut ? Les citoyens sont plus vastes que les seuls intellectuels et il faut de tout pour faire un monde. Je me souviens d’un article sur le foot d’un môme de 14 ans qui m’a touché parce qu’il était passionné de son sujet (sur Agoravox vers novembre). Le forum sur le net est vraisemblablement plus vaste en terme d’expression et plus réactif que les médias traditionnels, cela tient à la technique, il ne faut pas refuser les conséquences de ce nouvel outil.
En revanche, l’exigence que manifeste Didier sur la probité intellectuelle, le style et la pertinence des textes proposés est à considérer. Aujourd’hui, la « modération » des articles avant publication est probablement trop faible, faute de matière peut-être, faute de temps des modérateurs bénévoles aussi. Il serait peut-être utile de réfléchir à une charte d’exigences minimales en terme de nouveauté, d’argumentation et d’originalité. Une charte, c’est démocratique car élaboré à plusieurs ; nulle raison de nous presser, d’ailleurs, nous n’avons rien à « vendre ». Pour le moment, l’effet nouveauté suffit.
Je suis tenté, comme Didier, de voir dans ce media alternatif à la presse pro ce qui manque à la presse pro en déclin : la réflexion sur l’actualité plutôt que les enquêtes ou le pstittacisme de caste. La diversité des rédacteurs est très intéressante. Le niveau des commentaires (épidermiques, émotionnels, superficiels) est tout à fait d’époque en général et cela agace. Mais comment trier ? A part les injures et la langue étrangère incompréhensible (un Turc a écrit je ne sais quoi).
La Une pourrait, il est vrai, faire place à des articles différents de l’actualité et plus positifs que la déploration. Les articles pouraient s’ouvrir aux notes de voyage et aux photos, sans se cantonner aux tribunes libres et à la politique (malheureusement trop présents à mon sens).
Au total, il est nécessaire que des critiques nous soient adressées pour progresser. C’est utile parce que cela fait réfléchir. Mais il ne s’agit pas de reconstituer « Le Monde » de la grande époque, ni la revue « Le débat ».