Je me permet de réagir en tant qu’utilisateur quotidien de la distribution Ubuntu / Kubuntu et les autres dérivés.
Il faut que je commence par vous donner une idée de mes compétences en informatique pour que mon commentaire prenne du sens : il se trouve que je maîtrise les outils informatiques à un niveau sensiblement très au-dessus de la moyenne, que j’ai décidé d’y bâtir mon avenir et donc en résumé je ne suis pas l’utilisateur lambda. Veuillez-donc m’excuser d’être en quelque sorte juge et partie dans ce commentaire...
Cela fait donc à peu près 3 ans que je m’intéresse à Linux, et jusqu’en juin dernier je n’avais fait que tester plusieurs Live-CD de distributions différentes. Je trouvait ces dernières utilisables, mais rien à couper le souffle à l’époque, raison pour laquelle je suis resté dans un environnement connu et maîtrisé.
Fin mai 2006, j’apprend l’existence de la distribution Ubuntu, qui fait l’objet de cet article. C’était l’époque de la sortie de la version précédente, dite Dapper Drake ou numérotée 6.06. Après un petit délai de réflexion de quelques jours et l’organisation de quelques sauvegardes, je me décide enfin à l’installer. Je vais passer sur les détails de la nuit blanche effectué car n’arrivant pas à graver un CD sans erreurs, j’ai du passer par un moyen détourné et qui n’est pas à la portée de tous. On va donc faire comme si cela se serait passé comme la fois suivante, ou j’étais en possession d’un CD livré dans un magazine.
L’installation est aisée, et mis à part le partitionnement il n’y a aucunes connaissances particulières en informatiques requises. Je considère donc qu’avec un peu de documentation adaptée, l’utilisateur lambda peut le faire et sans se prendre le choux... En ce qui concerne l’utilisation des applications fournies, comme la suite OpenOffice ou encore The Gimp, aucun problème tout est graphique et encore une fois seule la maîtrise de la lecture est nécessaire (éventuellement l’écriture pour OpenOffice...). L’installation de nouveaux paquets, lorsqu’ils sont disponibles dans les dépôts activés par défaut, et quelque soit la méthode utilisée (le gestionnaire d’ajout/suppression, Synaptic ou apt-get) sont très simple à prendre en main également, moyennement quelques explications sommaires pour apt-get et Synaptic à destination des Windowsien.
On continue sur la lancée avec le paramétrage général de l’apparence du bureau : sous XP il faut aller chercher des softs du genre StyleXP, ici point besoin de tout cela : un clic sur le « tableau de bord » (barre rectiligne) et on le place ou l’on veut, on change l’image, on règle la transparence, etc... et c’est pas plus difficile que ça pour le reste (sauf cas particuliers).
Malheureusement le conte de fée s’arrête ici : une application pas référencée dans les dépôts ? Allez-voir sur le site de l’éditeur et téléchargez le fichier....« fichier.tar.machin » ? Le « machin » n’est pas simulé... et pour cause : en gros à ce stade la il va falloir compiler l’application et ça ce n’est ni à la portée de M. Tout-le-monde ni très agréable (en tout cas pour moi). Pire : dans mon cas, aMSN (clône de MSN sous linux) fonctionne mais présente des polices crénelées à la base. Et hop, 3 compilations enchaînées pour avoir droit à des polices anti-crénelées... Pas vraiment tip-top !
Changement de domaine : sur internet, pas mal de plugins nécéssaires à la lecture de sons, vidéos, certaines animations, etc... ne fonctionnent pas à la base. Il faut s’occuper soi-même d’aller récupérer ce dont on a besoin, et parfois ça ne marche pas ou carrément ça fout le bazar sur la machine (dans mon cas : easyubuntu par exemple).
Alors aujourd’hui, à l’heure ou j’écrit ces lignes, Linux c’est beau, c’est pratique et c’est pas cher. Mais par contre mon avis personnel est que ce n’est pas encore tout à fait adapté à l’utilisation quotidienne. On y est très proche, c’est pour ça que je l’utilise tous les jours, mais il y a encore des progrès à faire, c’est pour ça que je garde un Windows sous la main même si je tente de ne plus en dépendre.
Ce qui me permet d’introduire la deuxième partie de mon commentaire : il est en effet scandaleux de voir la plupart des ordinateurs vendus avec Windows préinstallé et sans informations très explicites données à l’acheteur. M. Tout-le-monde ne sais probablement même pas qu’il existe autre chose que Windows, mais ce n’est pas une raison pour lui ôter ce choix qui est déterminant pour son porte-monnaie. Le rôle de tout vendeur dans ce domaine serait ici d’informer le client (je n’ose pas dire conseiller, car je n’aurais pas confiance dans l’impartialité du conseil...).
Charge au législateur et à la Justice de rééquilibrer la situation, mais mon avis strictement personnel est que lorsque l’on constate les débats sur la loi DADVSI on ne peut déjà pas compter sur le législateur...