• AgoraVox sur Twitter
  • RSS
  • Agoravox TV
  • Agoravox Mobile


Commentaire de SysATI

sur Aux É-U, les revenus des riches et des pauvres évoluent en sens contraire


Voir l'intégralité des commentaires de cet article

SysATI 10 novembre 2009 04:45
« Ce debat sur la finance virtuelle ou pas est du meme acabit, donc il serait temps de passer a autre chose. La distinction economie virtuelle / economie reelle n’existe pas. Le million de salariés qui bossent dans les banques ou les services financiers des entreprises en France sont bien reels. »

Eleusis, je suis économiste (diplomé d’Etat en France et aux Etats-Unis) ce qui j’espère est suffisant pour répondre à ta question à la place de Vilistia...

Quelques rappels niveau CM1...

Le Chicago Board options Exchange a été créé en 1973 avec l’objectif louable (et économiquement nécessaire) de créer un marché de couverture.

Ce type d’opérations permet effectivement à un marchand français de « sécuriser » ses opérations d’import-export. Un marchand achetant des vélo en Chine et les vendant à un américain peut bien sur tout payer cash et se faire payer cash. Mais cela n’existe pas dans le monde réel. Il achète donc à crédit et paye 3 mois plus tard. De même son client ne le paye que plusieurs mois après sa livraison de vélos. Dans l’intervalle, notre marchand peut prier et espérer que le Yuan baisse (auquel cas il aura besoin de moins d’euros pour payer son chinois) et que le $ augmente (auquel cas, il touchera plus d’euros contre ses $).

Dans la pratique il ne peut pas se permettre de prendre ce risque et préfèrera garantir son avenir en achetant sur un marché à terme le droit d’acheter des Yuans à trois mois (pour payer ses vélos) et des $ à trois mois (au cas ou le $ baisse entre temps) - à un prix connu aujourd’hui.

Tout ceci est vrai bien entendu, mais tu oublies de mentioner un détail absolument minuscule mais qui a quand même son importance... 

Rappel historique niveau CM2...

C’est qu’il a trente ans, ces opérations de couvertures de risques sous tendues par une réalité économique (achat/vente de vélos) représentaient l’intégralités des opérations sur les marchés à terme. Alors qu’aujourd’hui elles ne représentent qu’une infime partie de ces opérations. Par conséquence il n’y a donc plus aucune relation entre ces opérations à terme et les échangés marchands réels.


Aujourd’hui le volume des opérations de change est de 70 fois supérieur aux volumes d’échanges réels (ou alors les vélos changent 70 fois de main ?)....

En 1990 le volume des échanges de couverture/produits dérivés était de 5.700 milliards de $ (pour des échanges de marchandises de 3.500 milliards de $ et un PIB de 27.5000 milliards ce qui est tout à fait normal)

En 2008 il est de 680.000 milliards de $ !!! (source BRI)
Les échanges marchandises sont eux de 16.000 milliards de $...
(oui, ça représente 2% de réalité dans un monde de brutes, pardon de financiers)

Sachant que le PIB mondial est de 68.000 milliards de $, soit 10 fois moins...
(les financiers de ton économie réelle doivent être particulièrement cons... ou particulièrement prudents pour s’assurer 10 fois plus que nécessaire... Je ne sais pas pour toi, mais moi ma bagnole n’est assurée qu’une seule fois et ça me suffit)

Sachant également de plus de 80% des opérations à terme sont « over the counter » donc hors toute régulation ou presque...

Vas-tu encore nous les casser longtemps en faisant semblant de croire que l’économie virtuelle n’est qu’une vue de l’esprit de certains esprits attardés (et de gauche forcément) ?


PS : Selon l’Observatoire des métiers de la banque, il n’y a pas un million d’employés dans les banques françaises mais 382.000 personnes...
Je sais, je pinaille, mais je ne suis pas le seul :)

Voir ce commentaire dans son contexte





Palmarès