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Commentaire de Woland

sur A-t-on le droit de contester les religions ?


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Woland Woland 11 novembre 2009 12:35

Le rôle dévolu à Pharaon dans l’Exode n’est pas sans analogie avec celui endossé, douze ou treize siècles plus tard, par Judas l’Iscariote, l’apôtre qui livra Jésus à ses ennemis pour trente pièces d’argent (cf. Matthieu 26:15, 27:3 et 27:9). “En vérité, en vérité, je vous le déclare, l’un de vous me trahira”, avait annoncé Jésus à ses disciples pendant la Cène (Jean 13:21 ; dans le même sens : Matthieu 26:21 et Marc 14:18). “Judas (...) prit alors la parole et demanda : <<Maître, est-ce moi ?>>. Jésus lui répondit : <<Tu l’as dit >>” (Matthieu 26:25). L’Évangile johannique donne une version quelque peu différente et plus “touchante” des faits : Jésus ayant révélé aux Douze que l’un d’entre eux le trahirait, ce n’est pas Judas qui demanda : “Seigneur, lequel est-ce ?” (Jean 13:25) mais “celui que Jésus aimait” (Jean 13:23, confirmé par Jean 21:20) et “qui était couché sur le sein de Jésus” (ibid. ; à propos de cette position inattendue, il y a lieu de préciser que – contrairement à ce que montrent la plupart des oeuvres d’art représentant la Cène – les convives ne mangeaient pas assis à une table mais, comme le voulait le rituel, allongés sur des banquettes). Or donc, l’élu de son coeur “s’étant penché sur la poitrine de Jésus” (Jean 13:25) pour poser la question fatidique, “Jésus répondit : <<C’est celui à qui je donnerai le morceau que je vais tremper>>. Puis, ayant trempé un morceau, il le prit et le donna à Judas Iscariote, fils de Simon. Aussitôt que Judas l’eut pris, Satan entra en lui” (Jean 13:26-27 ; Jean 13:30 précise : “Dès qu’il eut pris le morceau de pain, Judas sortit. Il faisait nuit”). À partir du moment où, parce que Dieu en avait ainsi décidé, “Satan entra dans Judas” (Luc 22:3), l’Iscariote cessa d’être un homme libre, condamné qu’il était à jouer le rôle de traître que le plan élaboré en haut lieu lui avait attribué. Comme il est écrit dans Actes 1:16, il fallait que s’accomplît ce que le Saint Esprit, dans l’Écriture, a annoncé d’avance, par la bouche de David, au sujet de Judas, qui a été le guide de ceux qui ont saisi Jésus”. Le malheureux Judas fut si affecté par son épouvantable forfait qu’aussitôt sa destinée accomplie, “il alla se pendre” (Matthieu 27:5). L’auteur céleste de ce méprisable scénario porte l’entière responsabilité de la trahison et du suicide de Judas, tant il est vrai que celui-ci, à l’image de Pharaon et de Job, n’a été qu’un instrument entre ses mains toutes-puissantes. Quant à Jésus, il n’a fait que répéter les paroles que son configurateur de Père lui soufflait à l’oreille et agir en conformité avec elles.


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