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Commentaire de thomthom

sur Comment perdre son employabilité en 10 leçons


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thomthom 16 novembre 2009 18:10

Ne pas être adaptable
C’est en partie vrai. Le monde bouge, de plus en plus vite, les entreprises aussi, donc il faut être capable de suivre. Cependant, derrière ce mot magique « d’adaptabilité », de nombreux abus ont tendance à se cacher. Évidemment, si un employé accepte de faire n’importe quoi pour n’importe quel salaire, donc qu’il est hyper adaptable, il sera hyper intéressant pour son employeur et donc hyper employable. C’est une belle lapalissade. Il est donc important de se demander quelles sont les limites acceptables que l’on peut fixer pour cette adaptabilité : aujourd’hui, vous êtes cadre, chef d’une équipe R&D, demain votre patron (ou le marché du travail) a besoin de plus de monde sur les chaines de production, est-ce une raison pour accepter de vous muter en ouvrier ? et quelle sera l’étape suivante ? femme de ménage et puis, allez, puisqu’il n’y a pas de limite, pourquoi pas esclave ???? Voila une position hyper employable, « esclave »... qui refusera de vous faire travailler puisque vous acceptez de le faire pour rien ?

Ne pas être mobile (géographiquement, intellectuellement, professionnellement)
Il faudrait nous expliquer la différence entre « mobilité intellectuelle » et l’adaptabilité évoquée ci-dessus... pour moi, c’est la même chose, donc pas besoin de redonder.
Pour ce qui concerne la mobilité professionnelle (changer souvent d’employeur), ce que vous décrivez correspond bien à la situation actuelle. Mais est-ce vraiment un facteur d’efficacité ? ne serait-ce pas plutot un effet de mode ? Changer d’employeur permet de multiplier les expérience et de s’enrichir, certes, mais demande aussi de reconstruire un réseau relationnel adapté à sa nouvelle situation, à repartir de zéro concernant une bonne partie des connaissances nécessaires pour faire son boulot efficacelemnt (connaitre les procédures de l’enteprise, les outils de travail, les produits que l’on vend...)... bref, tout cela demande du temps, aussi doué et adaptable que soit l’employer. Il n’y a donc aps de formule miracle, et la méthode pronnée actuellement par les « ambitieux », qui consiste à changer de travail et surtout d’employeur tous les 2 ans est certainement efficace pour augmenter son salaire (pour ceux qui savent « se vendre » uniquement, ce qui n’est pas donné à tout le monde... et encore faut-il accepter cette forme de « prostitution intellectuelle »), mais certainement pas à l’efficacité réelle de leur travail. un jour, les employeurs finiront bien par s’en rendre compte.

Concernant la mobilité géographique, c’est vraiment le règne du n’importe quoi. Je vous rappelle que dans une famille, il y a la plupart du temps deux parents qui travaillent. Que les gens ont des amis, de la famille proche. De quel droit la société voudrait imposer de séparer les gens au nom d’une hypothétique efficacité professionnelle ? Sommes nous dans votre modèle condamnés à rester célibataires et à changer d’amis tous les 2 ou 3 ans ?
Sans compter tous ceux qui s’investissent dans l’achat d’un maison, d’un appartement : allez vous demander à l’employeur de leur payer intégralement tous les frais liés au déménagement, rembourser les frais de transaction de l’achat/vente de leur logement (et leur donné du temps PAYE pour en retrouver un nouveau) ? non, n’est ce pas ? ce ne serait pourtant que justice car c’est bien d’une exigence de l’employeur qu’il s’agit.

Croire que la réussite passée à un concours ou à un examen préservera toujours l’avenir
Là, rien à dire, c’est vrai, c’est un mal très français en plus.

Ne pas envisager d’autre statut que celui de salarié
La remarque est pertinente mais hors de propos. On parle ici « d’employabilité », donc du statut de salarié. Les autres moyens de s’en sortir, aussi pertinents soient-ils n’ont rien à faire dans cette liste.

Ne pas développer ses compétences linguistiques
De quels métiers parle-t-on ? bien sur que dans un certain nombre de métiers, il est indispensable de parler bien au moins anglais voire d’autres langues, domaine où les français ne sont historiquement pas très bons. Mais cela ne concerne pas tous les métiers. Pour la majorité des employés, la maitrise du français est parfaitement suffisante, et heureusement, d’ailleurs (si déjà certains pouvaient maitriser vraiment le français !!!). On ne peut pas demander à tout le monde d’être bon en langues étrangères et exclure par principe du marché du travail tous ceux qui ne sont pas minimum bilingues. C’est complètement idiot ce genre de raisonnement. Un pays qui ne donnerait pas d’opportunités d’emploi à quelqu’un qui se contenterait de parler la langue officielle du pays marcherait complètement sur la tête et irait droit dans le mur (bonjour le taux de chômage !!!). Chacun de nous a des capacités intellectuelles et physiques diverses, et c’est ca qui fait le force d’une nation, d’une entreprise. Il y a les doués en langues, et les pas doués en langues, qui sont doués pour d’autres choses... et heureusement que chacun a sa place. Ces discours à la mode qui voudraient faire rentrer tout le monde dans le même moule m’agace profondément par leur inhumanité. On parle d’êtres humains, pas de machines fabriquées à la chaine, bordel !

Négliger les nouvelles technologies
Même remarque que précédemment. De grâce, laissez à chacun le droit d’avoir des centres d’intérêt propres et acceptez que chacun puisse être plus ou moins à l’aise dans tel ou tel domaine... les langues, les nouvelles technos. Il y a des tas de métiers où la maitrises des nouvelles technos n’est pas nécessaires, et heureusement. Certains sont doués pour le commerce, d’autres pour la techniques, d’autres pour le management, d’autres pour le travail manuel... Dans votre vision des choses, on dirait que vous imaginez qu’il suffit de volonté et d’un peu de formation pour que tout le monde soit interchangeable à volonté, et que toute préférence personnelle pour un domaine, une activité ou un métier est illégitime...que tout le monde doit pouvoir tout aimer et tout faire. Mais sur quelle planète vivez-vous ?
Bon, par contre, concernant les nouvelles technos, ce sont des choses qui nous apportent tellement dans le vie de tous les jours (ne serait-ce que pour nous informer, pour réaliser certains achats à bien meilleurs prix que par les canaux traditionnels, pour simplifier certaines démarches administratives...) que je conseillerais à chacun de s’y mettre « au moins un peu ».. à titre personnel et pas forcément professionnel.

Ne pas se former régulièrement.
Elle est bien bonne celle là ! il ne faudrait pas inverser les rôle. La formation, c’est et ça doit rester de la responsabilité de l’employeur !. Seule la formation en vue d’une éventuelle reconversion peut être considérée comme relevant d’une démarche forte de l’employé, et cette démarche nécessite un fort soutien, car peu de gens peuvent trouver le temps hors de leur temps de travail « habituel » (à moins d’être au chômage) pour suivre ce type de formation... et encore moins pour la financer.
La formation, nécessaire à l’adaptabilité dont vous avez fait l’éloge, qui n’est rien d’autre qu’une exigence de l’employeur (certes légitime à condition de ne pas en abuser). elle doit donc être entièrement prise en charge, organisée et financée par l’employeur, sur le temps de travail payé de l’employé (c’est bien l’employeur qui tirera le plus de bénéfice du fait que l’employé soit plus efficace, pas l’employé qui dans le meilleur des cas n’y gagnera qu’une négligeable augmentation de salaire et surtout de nouvelles charges et responsabilités... bref, plus de boulot). Ca n’empeche pas la concertation, mais le moteur c’est bien l’employeur. En 10 ans , mon employeur a divisé par 10 mon temps de formation (peut être même plus)... Que puis-je y faire ? Les boites concurrentes ne font pas mieux.

Ne pas être en veille professionnel, négliger l’entretien de son réseau
Là encore, on sombre dans le stéréotype à la mode. Bien sur que pour un cadre dirigeant, ou un commercial, la notion de réseau est fondamentale et nécessaire à l’efficacité du travail (et de la gestion de carrière). Heureusement que ca n’est pas le cas pour tout le monde. Gérer un réseau, ce n’est pas QUE quelque chose qui s’apprend. C’est aussi une question de mentalité, d’envie, et de capacités personnelles. Vous avez des tas de gens qui ne sont pas capables de faire ce genre de choses convenablement... ca ne correspond pas à leur mode de pensée... sont elles condamnées à être inemployables pour autant ? j’espère que non, car beaucoup de ces personnes regorgent pourtant de qualités diverses. C’est aussi une question d’envie ; de goût, de choix de vie, de choix dans ses façons d’aborder ses relations avec les autres.... c’est le territoires des ambitieux (avec tout ce que ce mot comporte de positif et de négatif). Certes, pour gérer certaine carrières, le bichonage du réseau est important.... c’est comme ca que certaines entreprises sont pleines de responsables très doués pour obtenir les postes prestigieux, les experts du « réseau », ceux qui savent se mettre en valeur, quitte souvent à écrabouiller les autres, plutôt que de personnes réellement compétentes pour les postes visés. Tout le monde ne veut pas rentrer dans ce jeu là et heureusement. D’ailleurs, ce culte du réseau me fait penser à la politique de notre pays, si vous me permettez cette digression : nous nous retrouvons avec un président de la République diablement doué pour se mettre en valeur, séduire et se faire élire.... malheureusement, ces qualités n’ont pas grand choses à voir avec celles réellement nécessaires pour diriger un pays : nous pouvons le constater chaque jour. L’employabilité au pris de l’inefficacité, non merci, ce n’est pas pour moi.

Ecouter d’une oreille complaisante ceux qui « vendent » des discours nostalgiques
Un peu vrai, mais rejoint le point 1 (l’adaptabilité) : ça ne doit pas être une raison pour ce résigner à accepter n’importe quoi, sinon, on aura vite fait de retourner à l’age de l’esclavage

Etre 
passéiste
idem


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