Jaja bonjour, tu dis qu’il ne fallait pas ouvrir la Poste à la concurrence en 1999 parce que maintenant la droite va la détruire en tant que service public. Mais la relation de cause à effet que tu évoques est-elle valide ?
Je ne défends pas Jospin que j’ai des raisons d’abhorrer, mais, sur le fond, on peut envisager qu’un peu de concurrence entre le public et le privé soit sain. Ex : émulation en faveur des usagers, émergence de nouveaux usages. Et, pour autant, être fermement pour un service public de qualité (avec des moyens). Ce n’est pas contradictoire du tout.
Et donc, les solutions politiques sont peut-être, qui sait, à chercher parmi les solutions médianes (avec des « justes milieux » à trouver dans chaque cas). Le raisonnement pouvant se résumer par : ce n’est pas parce qu’un truc ne marche pas qu’il faut vouloir faire le contraire. Qu’est-ce d’ailleurs, que le contraire de quelque chose d’aussi complexe que le capitalisme, la finance, etc. ?
Le mot « anti » a forcément plusieurs interprétations possibles. Sans aucune valeur définie extensivement, on entre alors dans un royaume d’esthétismes d’idées. Que les français ne plébicitent pas dans les urnes, qui ne les comprendrait pas.
Donc il n’y a pas à conspuer forcément ceux qui sont en faveur par principe de solutions intermédiaires, médianes, optimisées, sous prétexte qu’il existe aussi moultes versions excessives (de la voie d’une certaine liberté d’innovation économique) voire aliénées : celles de la Droite.
Doit-on supprimer le train parce que parfois il déraille ? Doit-on choisir d’arrêter de manger parce que certaines nourritures sont mauvaises ?
Il faut stopper les irresponsables et même révolutionner l’« argent », mais il est difficile de faire confiance à ceux qui voudraient faire table rase au niveau de la vie des gens, ce qui arriverait si on supprime le capitalisme de quartier (= la liberté modeste d’entreprendre).
Et donc finalement tout est peut-être dans les détails, dans la nuance, à mille lieue des excès incantatoires.
D’ailleurs c’est comme çà que la science avance. Les scientifiques (normalement) ne sont pas anti-ceci ou cela, ils sont censés être nuancés, objectifs. Peut-être la politique souffre-t’elle, tous partis confondus, du manque de nuance et d’objectivité. Par exemple la Droite ne fait rien pour favoriser l’écologie de peur de montrer leur obsolescence (vu qu’ils sont foncièrement anti-écologie) et de défavoriser ainsi leur tendance politique.
De toute manière personne (aucune majorité relative) ne croit aux solutions 100% intellectualisées du type « supprimons ci, supprimons çà » (au lieu de plus judicieux « légiférons ceci, légiférons çà »). Elles sont souvent très dogmatiques et pas réalistes pour un sou.
Après, on peut dire que le PS est à porte-à-faux sur ce sujet et oui c’est amusant. Mais çà ne dépasse pas l’anecdote, en effet ils ont fait bien pire !