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Commentaire de Emile Mourey

sur Lettre ouverte à Wikipedia au sujet de Bibracte et Gergovie


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Emile Mourey Emile Mourey 23 novembre 2009 11:50

@ samosatensis

I. Petit cours sur la langue latine.

Qu’est-ce qu’une « mons » pour César sinon une hauteur ? Pourquoi la qualifie-t-il de très haute ? Parce qu’une hauteur peut être aussi de hauteur moyenne ou petite. Et la montagne de Jupiter, mons Jovis, comment la voyez-vous ? Comme le plateau informe de Merdogne ?

C’est la montagne de la Serre que César désigne par le terme “mons”, la montagne de la Serre avec son sommet ou sa ligne de crête (jugum) et avec ses versants (collis). Ne voyez-vous donc pas que Sidoïne Apollinaire en donne la même description en décrivant son Avitacus ? A Alésia - Alise-Sainte-Reine - votre traduction du mot « collis » par colline, ça ne veut rien dire et n’a fait qu’embrouiller le problème. Pour César, qui est un militaire, ce sont les versants qui comptent, avec leurs pentes plus ou moins fortes. Dans cette optique, le plateau à peu près plat de la montagne de la Serre est très justement appelé : “dorsum jugi”, c’est-à-dire : le dos du sommet ; et le mur de six pieds ne doit pas être cherché ailleurs qu’à mi-pente du versant (medio colle). Quant au mot “locus”, il sert le plus souvent à désigner une position tactique d’autant plus intéressante s’il s’agit d’un point haut (locus superior).
Ce n’est pas forcément faux de traduire en français le mot « collis » par colline dans certains cas mais qu’est-ce qu’une colline dans votre langue française sinon le versant d’une montagne qui n’en finit pas de mourir et qui, parfois, se redresse en éperon à son pied (comme à la Roche-Blanche), ou plus loin, dans la plaine sous forme de hauteur modeste ? Le latin résulte d’une pensée rigoureuse. Il vous faut faire effort pour la comprendre.

II. Petite remarque sur l’interprétation militaire de vestiges archéologiques.

Oublions le mot garnison dont la signification est récente. Mais justement, ce sont sur les vestiges que vous mettez au jour et sur les textes que je raisonne. C’est Strabon qui dit que le territoire éduen s’étendait entre la Saône et le Dubis (qu’il faut évidemment traduire par la Dheune) et non entre la Saône et la Loire ; et que les Arvernes allaient jusqu’au territoire d’Alésia, ce qui place donc le mont Beuvray en territoire arverne avant que César y installe les Boïens et c’est ce qui me conduit, de ce fait, en toute logique, à attribuer les vestiges anciens qui s’y trouvent aux Arvernes. C’est tout bête et il n’est nul besoin de faire appel à je ne sais quelle méthologie pour comprendre cela.

Quant à vos autres questions, il faut les poser à Antenor dont les remarques découlent du simple bon sens. Aveuglés que vous êtes, vous ne vous rendez même pas compte de l’absurdité qu’il y a à faire valser d’un endroit à un autre, dans la plaine d’Auvergne et sur les hauteurs voisines, une ville de Gergovie dont les auteurs anciens ont maintes fois souligné la puissance, une puissance qui rayonnait de la Méditerranée jusqu’au Rhin.

Aux siècles passés, archéologues et membres de sociétés savantes, tout ce monde-là exploraient les éperons de Bourgogne pour y rechercher des traces d’occupation gauloises. Et aujourd’hui, vous n’êtes même pas capables de voir Gergovie sur l’éperon du Crest.

Cela relève de l’asile de fou.


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